Plan Biden : un nouveau plan Marshall ou la République de Weimar ?

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Sur la semaine, les indices ont nettement baissé à Wall Street et à Paris : le CAC 40 a perdu 1,20 %, le Dow Jones 1,78 %, le NASDAQ presque 5 %, le SP 500 1,83 %. Le taux à dix ans sur les obligations américaines a atteint 1,61 %, son plus haut niveau depuis février 2020. Un seuil de taux au-dessus de 1,50 % est fondamental, car il correspond au rendement actuel des actions aux États-Unis. Il y a risque, avec le plan Biden, d’un cocktail de dépenses budgétaires démentielles et de laxisme monétaire qui peut alimenter une explosion trop forte des dépenses de consommation et une reprise trop élevée de l’inflation, d’où le risque possible d’un arrêt, à terme, des politiques monétaires accommodantes, ce qui entraînerait une augmentation des taux d’intérêt avec, à la clé, un double risque de krach sur les obligations et les actions.

De début décembre 2020 à aujourd’hui, les taux obligataires sont passés, respectivement, de 0,8 % à 1,54 % aux États-Unis, de -0,45 % à 0 % en France, de -0,65 % à -0,26 % en Allemagne, de 0,45 % à 0,76 % en Italie. Le Plan Biden, c’est 1.900 milliards de dollars dans l’immédiat, qui viennent s’ajouter aux 4.000 milliards de dollars déjà accordés en 2020 contre le Covid-19, plus 2.000 milliards à prévoir dans les prochains mois, mais qui seront étalés sur quatre ans pendant son mandat, afin de rebâtir le pays, soit la bagatelle en tout de 7.900 milliards de dollars. Par comparaison, le plan de l’Union européenne, toujours pas déclenché, c’est 750 milliards d’euros dont des prêts, auxquels il convient d’ajouter les plans de relance nationaux.

Le plan Biden est très généreux : 422 milliards de dollars doivent être distribués directement aux ménages les plus modestes, 350 milliards serviront à soutenir les finances des États et des collectivités locales, 246 milliards sont prévus pour renforcer les allocations d’assurance chômage, 160 milliards pour la vaccination et la lutte anti-Covid, 130 milliards pour les écoles et les lycées, 7,25 milliards seulement pour les PME, 600 milliards pour les crédits d’impôts. La veuve, l’orphelin et le chômage constituent de bons prétextes, tandis que le plan pour les États et les collectivités cache des cadeaux électoraux pour les démocrates et que les dépenses climatiques sont considérées comme du gaspillage par les climato-sceptiques.

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