Sacrifice de notre souveraineté alimentaire au profit de l’agriculture européenne ?

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La France a-t-elle sacrifié sa souveraineté alimentaire ?

A cette question essentielle, la réponse est oui.

Est-ce que la totalité de notre souveraineté est disparue ? La réponse pour le moment est « non, pas encore », mais cela en prend le chemin.

Si nous n’y prenons pas garde, alors, oui, c’est notre capacité même à alimenter notre population qui sera dissoute dans le grand maelström européo-mondialiste.

Pensez aux Chinois qui rachètent des exploitations, pensez aux Chinois qui produisent du lait pour bébé ici en France pour le ré-exporter directement en Chine.

Plus grave nous avons des pans entiers de notre agriculture que nous laissons disparaître dans le creuset de la concurrence européenne et l’on sait très bien que les règles sanitaires imposées à nos agriculteurs ne sont pas les mêmes pour les fruits et légumes produits en France et ceux, moins chers, qui viennent d’Espagne. Distorsion de concurrence sur le phyto-sanitaire donc mais aussi sur les conditions sociales et d’emplois, et de salaire.

Tout cela contribue à miner notre souveraineté alimentaire et nous rend collectivement plus fragiles alors que nos agriculteurs savent parfaitement nourrir l’ensemble de notre population.

Remplir les gamelles d’un pays n’est pas une option.

C’est une obligation.

Charles SANNAT

Source Agence de presse russe Sputnik.com ici

La France a-t-elle troqué sa souveraineté alimentaire au profit du développement de l’agriculture européenne?

La France reste le premier producteur agricole en Europe mais la croissance du volume des importations est évidente. Certains secteurs étant de plus en plus dépendants de l’Europe, le gouvernement voit toujours l’indépendance alimentaire comme un axe stratégique de sa politique en la matière. RTL enquête pour proposer des solutions.

Le premier confinement et la fermeture des frontières ont réveillé chez des Français la peur d’une pénurie de certains produits alimentaires. Au-delà de l’idée de constituer des réserves, les mesures restrictives et les problèmes économiques relatifs à la pandémie de Covid-19 font repenser la notion de souveraineté alimentaire française, relate RTL.

Une forte tendance importatrice

Grâce aux céréales, vins, plantes fourragères, pommes de terre et au bétail, l’Hexagone conserve la première place en Europe en matière de production agricole. Selon Eurostat, le total s’est élevé à 77 milliards d’euros en 2019. Les chiffres français sont de presque 20 milliards d’euros supérieurs à ceux de l’Allemagne et de l’Italie, concurrents traditionnels de la France dans ce domaine.

Pourtant, une tendance à la croissance nette des importations domine le paysage économique français du XXIe siècle. Depuis 2000, les importations en France ont ainsi presque doublés.
Près d’un fruit et d’un légume sur deux consommés dans l’Hexagone est aujourd’hui importé tandis que la part des fruits et des légumes français dans la consommation métropolitaine s’élevait respectivement à 81% et 44% il y a vingt ans.

Les importations de volailles ont plus que triplé dans l’intervalle pour occuper maintenant jusqu’à la moitié de la consommation intérieure de cette viande blanche, comparé à 13% en 2000. La hausse de l’import dans ce secteur a été assurée par des livraisons intra-européennes, en premier lieu venant de Pologne, nouveau leader européen des volailles, mais aussi de Belgique et des Pays-Bas.

Des évolutions similaires sont à noter en ce qui concerne les produits laitiers, dont la valeur des importations françaises a doublé depuis les années 2000.

La France importe également jusqu’à 25% de sa consommation de porc alors qu’à l’échelle nationale cette filière ne montre pas de croissance, stimulant indirectement l’augmentation de volumes de la production porcine en Espagne et Allemagne, respectivement à hauteur de 30% et 20% ces quinze dernières années.

Compte tenu de la compétition agricole, qui ne cesse de s’accentuer en Europe et dans le monde entier en freinant notamment les exportations françaises dont la hausse est à la traîne par rapport à l’import, des experts craignent que la France ne devienne d’ici quelques années importatrice nette de produits agricoles. Sans parler de l’excédent commercial agricole de l’Hexagone qui, divisé par deux en moins de cinq ans, ne se fonde aujourd’hui que sur le vin, et du déficit agricole français, selon certains spécialistes, existant déjà avec les pays européens.

Déséquilibres sectoriels

La réglementation européenne destinée à réduire le déséquilibre économique au sein de l’UE produit l’effet inverse à l’échelle nationale, une autre conclusion de RTL. Il s’agit en France des secteurs de la restauration collective et des plats industriels, pour lesquels l’Europe interdit d’indiquer les pays d’origine et qui s’avèrent largement dépendants des importations alimentaires, moins chères que la production française.

De plus, dans certaines filières, les producteurs nationaux choisissent pour des raisons pécuniaires des marchés extérieurs en dépit d’opportunités, moins rentables, offertes par la consommation nationale française. C’est le cas de l’élevage bovin, qui gagne plus en exportant des mâles et qui n’arrive pas en conséquence à satisfaire le marché intérieur réclamant plutôt des vaches.

Enjeux et défis alimentaires

Malgré la priorité accordée à l’indépendance alimentaire (avec, derrière, des choix favorables à la santé et l’environnement ainsi qu’une réduction des inégalités d’accès à une alimentation de qualité et durable), la politique nationale en la matière, dont la loi Alimentation et agriculture, n’a pas restauré la souveraineté française dans ce domaine, selon RTL.

Les mesures promulguées il y a deux ans visent plutôt à développer une production de qualité, «haut de gamme». Or, les produits alimentaires «de luxe» ne suffisent pas à nourrir les Français, qui ont besoin d’une alimentation «de moyenne gamme», toujours massivement importée, souligne l’enquête de RTL. Les journalistes se demandent si une seconde loi Alimentation sera proposée.

Se penchant sur le sujet, différents législateurs considèrent que l’enjeu est de conserver la diversité de l’agriculture française capable de couvrir toutes les gammes. Sans oublier un des défis clé: celui du non-respect des normes sanitaires minimales requises en France par un quart des importations alimentaires, selon des experts attitrés auprès du Parlement français.

La vision présidentielle de la souveraineté alimentaire nationale devrait être présentée par Emmanuel Macron en visioconférence le 18 mai, lors d’un colloque thématique dans le cadre de la Semaine de l’agriculture française, qui a démarré ce jeudi et durera jusqu’au 24 mai, rappelle RTL.

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