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Les Bourses mondiales ont vécu un 11 mai difficile. En cause? Les craintes d’une hausse de l’inflation, de plus en plus présentes. Si elles venaient à se matérialiser, cela entraînerait automatiquement une remontée des taux. Au micro de Sputnik, l’économiste Henri Sterdyniak ne panique pas, mais pense que c’est la fin de l’argent facile.
Habitués à évoluer à des niveaux record ces dernières semaines, les marchés financiers ont vécu une journée bien morose le 11 mai. Le CAC40 a dégringolé de 1,86%, à 6.267,39 points, son équivalent londonien, le FTSE, cédant pour sa part 2,6%. Pas mieux du côté de l’Asie et de Tokyo, où la chute a été encore plus rude (-3%).
Aux États-Unis, le Nasdaq, indice à forte dimension technologique, avait commencé la séance en chute libre avant de se reprendre et de terminer proche de l’équilibre à +0,09% (4.152,10 points). Un destin que n’a pas partagé l’autre indice phare américain: le Dow Jones. Ce dernier a accusé un recul de 1,36%, à 34.270,35 points. C’est sa pire séance depuis la fin février. Quant au S&P 500, il a perdu 0,87%, à 4.152,10 points.
Biden pousse-t-il à la surchauffe?
Ce 12 mai, après des données montrant une nette accélération de la hausse des prix aux États-Unis (+0,8% en avril), qui la porte à 4,2% sur 12 mois –soit un plus haut en 13 ans –, Wall Street évoluait dans le rouge, à 16h30, heure française. De l’autre côté de l’Atlantique, les milliers de milliards de dollars dégainés par Joe Biden au titre de son plan de relance (1.900 milliards) et de son plan pour les infrastructures (plus de 2.000 milliards) font craindre une surchauffe.
«Le programme annoncé par Joe Biden est extrêmement expansionniste. Et cela fait évidemment craindre l’inflation», estime au micro de Sputnik Henri Sterdyniak, économiste à l’OFCE.
La peur de l’inflation qui gagne les salles de marchés est-elle rationnelle? Ces craintes sont «à demi fondées», selon le membre des Économistes atterrés:
«Nous allons assister à une reprise de l’inflation, car l’année dernière, les prix avaient baissé à cause de la pandémie de Covid-19. Il y a un effet de base qui fait que naturellement, cela va remonter.»
De récentes données montrent que l’Oncle Sam n’est pas le seul touché par une poussée des prix. En avril, la Chine a vu ses coûts à la production augmenter pour atteindre leur plus haut niveau en quatre ans, selon nos confrères de La Tribune. Du côté de l’Europe, l’inflation a accéléré en avril en France (1,2%) et en Allemagne (2%). Des données qui s’expliquent en partie par une poussée des tarifs de l’énergie.
Flambée des matières premières
L’économiste de l’OFCE interrogé par Sputnik note également les tensions sur les prix des matières premières. Ces dernières font l’objet d’une flambée des coûts alors que «les cours se rapprochent de ceux de 2008», souligne Le Figaro. Le 10 mai, une spectaculaire envolée des prix du cuivre a beaucoup fait réagir du côté des acteurs financiers. Sans parler de la pénurie de semi-conducteurs, essentiels à la fabrication de nombreux appareils électroniques et véhicules, qui tire les prix vers le haut. Quant au prix du pétrole, il a repris son envol après la chute de mars.
Plus forte progression de l’inflation US depuis 2008
▶https://t.co/x40JFSP7Q9#Inflation#USA#CPIpic.twitter.com/7pMqZoIinQ— L’Echo (@lecho) May 12, 2021
Certains experts voient également un risque inflationniste dans la politique monétaire ultra accommodante des Banques centrales. Afin de faire face à la crise du Covid-19, plusieurs d’entre elles, Réserve fédérale américaine (Fed) et Banque centrale européenne (BCE) en tête, ont injecté des sommes record dans l’économie, notamment par le biais de programmes de rachats d’actifs. Le Bilan de la BCE dépasse aujourd’hui les 7.500 milliards d’euros, ce qui représente plus de deux tiers du PIB de la zone euro.
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