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La situation budgétaire française est-elle rattrapable ? Les Echos nous apprennent qu’en 2020 et en 2121, l’État se financera autant par l’endettement que par l’impôt. Le montant des émissions de dette sera aussi élevé que les recettes fiscales.
Une situation complètement hors norme, qui paraissait inconcevable il y a peu. Mais il faut dire que les déficits budgétaires en France sont récurrents, depuis 1975 rappelons-le. Ils ont explosé avec la crise de 2008, et encore plus avec celle du Covid-19, ou disons plus sûrement à cause de sa gestion à coup de confinements qui étouffent l’économie productive.
Résultat : la dette explose. Elle est passée de 98,1% du PIB en 2019 à 119,8% cette année, et en stock elle représentait 1.000 milliards d’euros en 2008 pour dépasser le seuil des 2.000 milliards d’euros en août dernier. La France doit ainsi émettre chaque année de plus en plus d’emprunts d’État (les OAT, Obligations assimilables du Trésor), à la fois pour financer le déficit, mais aussi les dettes qui arrivent à échéance (l’État rembourse les OAT arrivant à échéance avec de nouvelles dettes, il fait ce qu’on appelle de la « cavalerie financière »).
« En clair, l’endettement devient aussi important que l’impôt pour assurer le train de vie de l’État. » comme l’indique le quotidien économique. Les Français subissent déjà le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé des pays de l’OCDE, mais cela ne suffit pas à faire face aux dépenses publiques, loin de là ! Pour 2021, Bercy espère engranger 270 milliards de rentrées d’impôts, mais rien n’est sûr avec la résurgence de la pandémie et les nouveaux confinements qui s’annoncent… Le vaccin peut représenter un espoir, mais pas forcément une solution magique, il est encore trop tôt pour en juger.
Paradoxalement, la charge de la dette, qui incombe au budget de l’État, diminue avec le temps (35,8 milliards d’euros contre près de 50 il y a quelques années) : c’est l’effet magique des taux zéro. Les dettes anciennes, émises à des taux élevés, sont remplacées par de nouvelles avec des taux d’intérêt proches de zéro, ou mêmes négatifs. Le gouvernement n’est même pas obligé de se serrer la ceinture, l’argent coule à flot.
Il faut pourtant penser à trouver une porte de sortie car rien ne dit que les taux d’intérêt vont rester aussi bas, et en cas de remontée un peu brutale, c’est la faillite qui s’annonce, comme la Grèce en 2011, mais sans personne pour nous aider. Ce sont alors les épargnants français qui paieront, en faisant une croix sur une partie de leurs livrets bancaires et de leur assurance-vie.
Le scénario d’une sortie rapide du confinement du printemps pour retrouver une croissance soutenue s’éloigne. La prévision d’une croissance du PIB de 8% en 2021 était déjà complètement exagérée, nous l’avions dit, et c’est plutôt la stagnation qui nous attend. Avec son cabinet ACDEFI, Marc Touati envisage comme hypothèse réaliste qu’il nous faudra une dizaine d’années pour retrouver le niveau de PIB de l’année 2019. Des années de chômage, de perte de pouvoir d’achat, de croissance molle. Et si l’État ne fait pas d’effort, c’est l’épargnant qui paiera la note.
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