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Le niveau record de 277.000 milliards de dollars (233.400 milliards d’euros) d’endettement mondial devrait être atteint d’ici la fin 2020. Sans surprise, la crise du Covid-19 l’a fait exploser. Pour l’économiste Jean-Jacques Rosa, des défauts de paiement de pays et d’entreprises seront inévitables. Entretien-choc.
Les chiffres sont tels qu’il devient difficile de se les représenter. D’après une récente étude de l’Institute of International Finance (IIF), l’endettement mondial devrait passer le cap historique des 277.000 milliards de dollars (233.400 milliards d’euros) d’ici la fin de l’année.
Le collectif regroupant plus de 400 banques et institutions financières opérant à travers la planète note que la dette globale avait déjà crue de 15.000 milliards de dollars fin septembre, pour atteindre 272.000 milliards. Ce sont les États, majoritairement développés, qui sont responsables de près de la moitié de cette augmentation, souligne l’étude.
277.000 milliards de dollars (233.400 milliards€) : nouveau pic mondial de la dette (publique + privée) prévu en 2020, soit 432% du PIB des pays développés, 250% pour les émergents, 335% pour la Chine
➡️Trop de dette, bientôt l’inflation…https://t.co/8bsuhgXMwJ— Philippe Herlin (@philippeherlin) November 23, 2020
De nombreuses économies à travers la planète ont sorti l’artillerie lourde pour faire face à la crise. À coups de centaines de milliards, les plans de relance se sont multipliés. Aux États-Unis par exemple, un nouveau plan d’aide fait l’objet d’âpres discussions entre Républicains et Démocrates. Il doit prendre la suite d’un premier soutien de plus de 2.200 milliards de dollars adopté en mars.
Une augmentation du risque de faillite
Du côté de la France, ce sont 100 milliards d’euros qui ont été mis sur la table en attendant le fonds de relance européen de 750 milliards d’euros, toujours bloqué par la Pologne et la Hongrie.
«Il faut faire attention avec les chiffres bruts de dette. C’est la capacité de remboursement des institutions financières endettées qui compte. Aujourd’hui, les chiffres sont tellement colossaux, notamment au niveau de la masse monétaire, que vous entendez parler de milliers de milliards de dollars ou d’euros. Mais l’essentiel quand on parle de dette est le ratio entre l’endettement et les revenus qui permettent de résorber cette dette», relativise au micro de Sputnik Jean-Jacques Rosa, docteur en économie.
Reste que ce dernier juge les niveaux d’endettement actuels «extrêmes». Aux États-Unis, la dette totale (publique comme privée) devrait augmenter jusqu’à 80.000 milliards de dollars en cette fin d’année. Ce sont 9.000 milliards de plus qu’à la fin 2019. La zone euro n’est pas en reste, puisque la dette y a augmenté de 1.500 milliards de dollars lors des neuf premiers mois de l’année. Elle a atteint 53.000 milliards à la fin du mois de septembre.
@montebourg répond à @pierremoscovici : « Rembourser 500 milliards de dette en plus, soit 7 fois le produit annuel de l’impôt sur le revenu, c’est impossible (…) Nous ne pourrons pas le faire sans des jacqueries, des révoltes »
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— Europe 1 (@Europe1) November 22, 2020
Quelles conséquences pour l’économie pourrait avoir un endettement si colossal?
«La première est l’augmentation du risque de faillite des débiteurs. Avec un tel niveau d’endettement, le moindre accident sérieux dans le flux des revenus peut se traduire par une insolvabilité définitive», répond Jean-Jacques Rosa, auteur de «L’euro: Comment s’en débarrasser» (Éd. Grasset).
L’augmentation du niveau d’endettement touche particulièrement les pays développés. La dette représentait ainsi 432% de leur PIB total à la fin du troisième trimestre 2020 contre 380% à la fin 2019. Même les économies émergentes, traditionnellement moins endettées, sont également frappées. Leur ratio dette/PIB atteignait environ 250% fin septembre et 335% pour la Chine.
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