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Clairement, c’est un plan unijambiste qui repose sur la seule politique de l’offre.
Une fois n’est pas coutume, je reprends bien volontiers l’expression de l’économiste » atterré » et marxisant Benjamin Coriat : » Ce plan donne les clefs du camion aux patrons « .
C’est une décision qui peut se concevoir voire se respecter mais à condition que la cohérence marque le plan nommé France Relance et que la technocratie ne le submerge pas et n’anéantisse pas les efforts patronaux.
Or c’est loin d’être le cas.
Tout d’abord, depuis la crise induite par le confinement issu de la Covid-19, l’État joue les pompiers avec des méthodes typiquement keynésiennes. A la recherche d’un effet contra-cyclique face à la récession qui se profile, la sphère publique a dépensé des milliards d’euros qui nous garantissent des lendemains amers en matière de trajectoire des Finances publiques et de la dette explicite. Après-demain, après 2022 viendra le temps de l’impôt conformément à la loi ricardienne qui énonce, à raison, que la dette du jour prépare l’impôt de demain. Quant aux résultats de la politique engagée, on voit bien que la médiocrité est au rendez-vous si l’on songe à l’essor vertigineux du chômage et aux faillites d’entreprises que l’année 2020 va porter. Il serait temps de comprendre que l’argent public ne peut pas tout.
A cet égard, le plan de relance consacre près de 7 Mds afin de promouvoir l’emploi des jeunes ce qui revient à déployer une politique d’aides pour les entreprises sans garantie de bonne fin. Depuis le CICE ou la baisse de la TVA dans la restauration ( survenue il y a plus de 10 ans ) chacun sait qu’une politique de l’offre peut masquer une politique habile de restauration des marges voire des investissements numériques effectués au détriment quantitatif de l’emploi.
La majorité des entreprises jouera franc jeu mais il y aura des entités qui sauront profiter d’effets d’aubaine. Quel étonnement face à l’absence de contreparties qui auraient dû figurer dans France Relance.
France Relance est une suite d’habiletés technocratiques qui ne garantira pas l’émergence dense et durable de la reprise. Au demeurant, il est fondé sur des hypothèses de croissance pour 2021 ( +7% ) qui laissent songeurs plus d’un expert.
D’autant que ce plan doit recevoir l’aval du Parlement à l’Automne ce qui revient à dire qu’il ne sera efficace ( on l’espère ? ) qu’à la moitié du premier semestre 2021. Au demeurant, nul ne doit oublier que les 40 Mds apportés par l’Union européenne suite à l’initiative franco-allemande dépendent du vote favorable des 27 Parlements nationaux ce qui laisse la place pour d’éventuels rebondissements politico-diplomatiques.
France Relance est conceptuellement unijambiste et temporellement tardif tout en étant chimiquement impur puisque faussement keynésien.
De surcroît, certains décideurs publics, dont ministériels, mélangent un peu tout. Nous sommes face à une récession du format de 1929 et d’aucuns osent affirmer que France Relance n’est pas curatif.
Il suffit d’écouter les propos répétés de Nicolas Dufourcq ( BPI France ) : » La philosophie du plan de relance n’est pas du tout curative, c’est une philosophie de projection vers le futur. Nous préparons France 2030. » Il me semblait que nous étions dans un marasme inconnu et que la vitesse s’imposait à l’action publique.
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