En 1913, lors de la création de la Réserve fédérale (Fed), la masse monétaire américaine ne dépassait pas 3,5 milliards $.

En 1918, la masse monétaire avait doublé, du fait notamment de Première Guerre mondiale.

En 1920, on vit l’émergence du tout premier milliardaire de l’époque contemporaine en la personne de John D. Rockefeller (source), dont la société Standard Oil a profité de l’essor de l’automobile et de la consommation de pétrole.

Le 25 juillet 2011, la masse monétaire (M1) a atteint 2 000 Mds $ pour la première fois.

Le 1er mars 2020, M1 s’élevait à 4 027 Mds $, soit une multiplication par deux en 9 ans.

Le 31 décembre 2020, M1 atteignait 18 000 Mds $.

Samedi, le Sénat américain a approuvé un nouveau plan de relance économique de 1 900 Mds $.

De quoi tenir 2-3 mois de plus… à peine.

9 mois de folie en termes d’impression monétaire

– Pour donner l’illusion d’une économie tournant normalement.

– Pour racheter les dettes des entreprises et éviter un krach obligataire généralisé.

– Pour acheter via BlackRock les titres des entreprises, afin d’éviter un krach boursier de plus en plus profond. On parle même de ‘nationalisation’ de Wall Street.

– Pour distribuer chaque mois un revenu minimum à tous les citoyens américains, en l’occurrence 600 $ par mois.

– Pour financer les administrations et le fonctionnement normal de l’État.

– Pour payer les intérêts des dettes publiques.

– Pour se substituer aux acheteurs étrangers de la dette publique américaine, dont les Banques centrales étrangères ne veulent plus depuis plusieurs années.

Toute l’économie américaine depuis un an n’est qu’une illusion.

Jusqu’où va t’il falloir imprimer ?

La dette publique américaine s’élève actuellement à 28.000 Mds $, auquel on peut rajouter environ 2 000 Mds $ de déficit pour 2021, à condition que l’économie reprenne normalement. Cela donne une idée de ce qu’il faudrait imprimer comme monnaie pour rembourser les créanciers. Cela signifie que la masse monétaire va encore très fortement gonfler, diminuant d’autant le pouvoir d’achat unitaire du dollar, notamment par rapport à l’or.

Le « roi de la faillite »

« Wilbur Ross Jr. est l’une des plus grandes fortunes américaines. En septembre 2017, Forbes estimait son pactole à 2,5 milliards de dollars. Figure de Wall Street, on l’y surnomme le « roi de la faillite », car il a fait sa réputation en rachetant pour une bouchée de pain des entreprises sinistrées… pour les restructurer à coups de licenciements massifs et les revendre quelques années plus tard en empochant une belle plus-value. » (source)

Ross a passé 24 ans comme dirigeant de Rothschild & Co à New York, où il s’est occupé de gérer les 25 plus grosses faillites du siècle. C’est ainsi qu’il a rencontré Donald Trump, lui permettant d’éviter la faillite de ses entreprises et sa mise en faillite personnelle. Ross a ensuite fait fortune en créant sa propre société WL Ross & Co, spécialisée dans la restructuration de sociétés en difficultés.

Au cours des 4 dernières années, Wilbur Ross Jr. a été le secrétaire au Commerce du président Trump. Il est donc l’architecte de la « Guerre Commerciale » avec la Chine, où il a probablement utilisé ses dons de négociateur au plus haut niveau pour gérer la faillite des États-Unis et travailler à la phase suivante, qui pourrait inclure la réforme du système monétaire annoncée par The Economist en novembre 1988.

Les Zombies Japonais

Dans un courriel envoyé à mes lecteurs en 2017, j’écrivais :

« Souvenez-vous des différents épisodes sur les zombies le 10 et 12 décembre 2014, puis le 4 mars 2015. La Banque du Japon, qui imprime à fond les manettes, a acheté à tout va d’une part les parts d’ETF sur le Nikkei, jusqu’à en détenir plus de la majorité, mais également les Bons du Trésor émis par le gouvernement, en quantités telles que les grandes banques de la planète se sont écartés de ce marché complètement trafiqué.

La BoJ, réputée pour détenir l’équivalent de 100% du PIB sous forme de Bons du Trésor (JGB), a proposé de racheter de façon illimitée les JGB à 10 ans à un taux de 0,11% (source).

La BoJ a démontré qu’il n’y a aucune limite lorsqu’on trafique la monnaie en étant seul aux commandes.

Pourtant, le FMI avait averti le Japon que ses bons du Trésor et sa monnaie pourraient être déclassés. La perte de confiance dans la monnaie mène directement à l’hyperinflation. Peut être, sera-ce au programme de 2018 ? »

Nous assistons aux États-Unis à la réplique de ce qu’il s’est passé au Japon… Mais également de ce qu’il se passe actuellement en Europe.

La BCE imprime également des centaines de milliards d’euros pour acheter des dettes d’entreprises et les obligations du Trésor des pays de l’UE.

En 2020, suite à la mise à l’arrêt des économies occidentales, l’État ont couvert les pertes de chiffre d’affaires des entreprises (Air France a enregistré 7 Mds € de déficit). Avec la forte diminution de la consommation, moins de rentrées de TVA et moins d’impôts sur les bénéfices, les États sont en grave difficulté. Mais heureusement la Banque centrale européenne imprime et couvre tout le monde.

Donc, c’est un fait, tout le système est actuellement en faillite.

Il va bientôt falloir appuyer sur le bouton « reset » pour passer au nouveau système, quel qu’il soit.

L’argent

En 1913, l’once d’argent valait 0,50 $ alors que la masse monétaire était de 3,5 Mds $.

Logiquement, en 1918, l’argent valait 1 $ puisque la masse monétaire avait doublé à 7 Mds $.

En ajoutant les 1 900 Mds $ qui viennent d’être votés par le Sénat au 18 100 Mds $ existants, cela donne un chiffre rond de 20 000 Mds $.

20 000 Mds $ divisé par 7 Mds $ : la masse monétaire a été multipliée par 2 857 depuis 1918, alors que l’argent valait 1 $ à cette date.

Faites vos calculs. Cela laisse une belle marge à la hausse.

L’or valait moins de 20 $ en 1918. Aujourd’hui, il devrait coter aux alentours de 57 000 $.

Notez que le ratio Or/Argent en 1918 était alors de 20.