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Nous continuons notre lecture commentée du Great Reset de Klaus Schwab et Thierry Malleret par un examen attentif de leur position sur le « petit commerce » et sur le travail indépendant. Certains lecteurs y ont en effet vu une annonce de la disparition programmée, voir voulue, des artisans et des commerçants indépendants, au profit des grandes chaînes capitalisées. Nous avons lu en profondeur le texte du Great Reset, et nous répondons à cette question sensible.
In many of these industries, but particularly in hospitality and retail, small businesses will suffer disproportionately, having to walk a very fine line between surviving the closures imposed by the lockdowns (or sharply reduced business) and bankruptcy. Operating at reduced capacity with even tighter margins means that many will not survive.
Il n’était pas possible d’évoquer l’aspect « micro » du Great Reset sans aborder la question du travail indépendant et de son avenir selon Klaus Schwab et Thierry Malleret. Celle-ci est évoquée dans le chapitre que nous abordons maintenant, qui est le deuxième chapitre consacré à l’impact du coronavirus sur la vie des entreprises.
Dans ce chapitre, les auteurs dressent à « grands traits » les principales tendances qui devraient se manifester dans les différents secteurs de l’économie. Une lecture un peu critique laisse à penser que ces grands traits sont surtout de grandes banalités qui passent largement à côté de l’exercice en lui-même. Nous y reviendrons succinctement pour illustrer notre critique, sans qu’il soit besoin, de notre point de vue, de nous attarder sur l’analyse de chaque tendance où l’on retrouve les jargons habituels du Great Reset comme la « résilience », que Schwab et Malleret mettent à toutes les sauces en galvaudant le sens originel du terme.
Ce qui va nous intéresser ici, c’est plutôt la question de l’avenir du travail indépendant et du petit commerce tel qu’il est évoqué dans le livre.
Le Great Reset et le mort du travail indépendant
En exergue de ce chapitre, nous reprenons la citation en anglais de Schwab et Malleret, que nous traduisons ainsi : « Dans beaucoup de ces secteurs, mais particulièrement dans l’hôtellerie, la restauration et le commerce de détail, les petites entreprises subiront un choc disproportionné, les obligeant à suivre une étroite ligne de crête entre la survie aux fermetures imposées par les confinements (ou les très fortes réductions d’activité) et la banqueroute. Ouvrir à capacité réduite avec des marges toujours plus faibles signifie que peu d’entre elles survivront ».
Cette phrase a prêté à de nombreux malentendus ou de nombreux fantasmes, dans la mesure où certains lecteurs l’ont interprétée non comme une description de la réalité à l’issue du premier confinement, mais comme un plaidoyer en faveur de la destruction du petit commerce. Comme, dans le même temps, le Great Reset soutient que les grandes chaînes d’hôtellerie ou de restauration résisteront mieux à la crise que les petits acteurs, certains ont voulu voir dans cet ensemble la preuve que le Great Reset était la formulation d’un complot contre les petits travailleurs indépendants appelés à céder la place à de grandes chaînes capitalisées détenues par quelques actionnaires fortunés.
Il parait ici nécessaire de revenir sur ces lectures complotistes pour les confronter au texte d’origine et disséquer le fond de ces analyses.
Pour mener à bien ce travail, nous pouvons commencer par ce constat simple : le Great Reset a la prétention de faire de la prospective, c’est-à-dire de décrire ce qui va se passer inéluctablement, ou ce qui a de grandes chances de se produire, sans prendre parti pour ou contre. Nous ne sommes pas ici dans le registre du bien ou du mal, du pour ou contre. Les auteurs ne souhaitent pas telle ou telle solution, du moins en apparence. Ils décrivent simplement ce qui leur semble nous guetter tôt ou tard, et ici plus tôt que tard.
D’une certaine façon, l’exercice auquel se prêtent Schwab et Malleret est celui du devin. Ils ne sont pas là pour révéler ce qu’ils souhaitent ou ce que les auditeurs ont envie d’entendre, ils lisent l’avenir, que cela plaise ou non. Et, en l’espèce, leur prédiction est celle d’une destruction massive des petits commerces.
Les devins peuvent se tromper
En parcourant les lignes de Schwab et Malleret, spécialement celles qui composent ce chapitre de leur livre, une première conclusion s’impose : ni l’un ni l’autre ne possède la science infuse, et leurs prédictions sont à prendre avec beaucoup de précautions. C’est pourquoi il serait hâtif de déduire de leur lecture que, dans la vraie vie, les petits commerces vont réellement disparaître.
Nous voulons pour preuve de la fragilité propre aux analyses de Schwab et Malleret les propos extrêmement généraux et pauvres qu’ils tiennent sur l’avenir d’un secteur critique pour la gestion de la pandémie qu’est l’assurance. Alors que leur propre ouvrage, The Great Reset, évoque largement les nouveaux risques auxquels nos sociétés sont confrontées, en affirmant que leur gestion relèvera de l’Etat, ils n’en tirent pratiquement aucune conséquence directe pour l’activité « privée » de l’assurance. L’essentiel de leur contribution sur l’avenir de ce secteur se résume à dire que les litiges et les sinistres vont augmenter du fait de la pandémie.
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