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Les banques centrales ont poursuivi leur frénésie d’achat d’or en février, bien que le rythme ait ralenti par rapport aux achats quasi record de l’année dernière.
Selon les dernières données publiées par le World Gold Council, les banques centrales du monde entier ont ajouté 36 tonnes d’or supplémentaires à leurs réserves en février. C’est environ 33% de plus que le total de janvier.
Les banques centrales ont acheté 64,5 tonnes d’or depuis le début de l’année. En comparaison, 116 tonnes ont été achetées au cours des deux premiers mois de 2019.
La demande des banques centrales s’est établie à 650,3 tonnes en 2019. Il s’agit du deuxième niveau le plus élevé d’achats annuels depuis 50 ans, soit un peu moins que les 656,2 tonnes de 2018. Selon le WGC, l’année 2018 a marqué le plus haut niveau d’achats annuels nets d’or par les banques centrales depuis la suspension de la convertibilité du dollar en or en 1971, et le deuxième total annuel le plus élevé jamais enregistré.
Le World Gold Council s’appuie sur les informations soumises au Fonds Monétaire International.
La Turquie reste le plus gros acheteur d’or. Les Turcs ont ajouté 24,8 tonnes à leurs réserves en février.
La Russie a encore accumulé du métal jaune, ajoutant 10,9 tonnes supplémentaires à son stock.
La quête de l’or de la Russie a porté ses fruits. Les réserves d’or de la Banque centrale russe ont dépassé les 100 milliards $ en septembre 2019 grâce à la poursuite des achats et à la flambée des prix.
Les Russes achètent de l’or depuis plusieurs années dans le but de diversifier leurs réserves en dehors du dollar américain. Les réserves d’or russes ont augmenté de 274,3 tonnes en 2018, marquant la quatrième année consécutive de croissance de plus de 200 tonnes. Pendant ce temps, les Russes ont vendu la quasi-totalité de leurs bons du Trésor américain. Selon les analystes de la Bank of America, la part du dollar dans les réserves de change russes est passée de 46% à 22% en 2018.
Le mois dernier, la Banque centrale de Russie a annoncé qu’elle prévoyait de suspendre ses achats d’or, à compter du 1er avril. Cependant, dès la première semaine d’avril, les banques russes demandaient déjà à la banque centrale de reprendre les achats d’or. Elles ont exprimé leur inquiétude concernant les exportations d’or, dans un contexte de perturbations dans l’industrie des transports dues à la pandémie de coronavirus. Le président de la National Finance Association, Vasily Zablotsky, a déclaré à Reuters que les banques « rencontrent des problèmes » à exporter du métal car il y a moins de vols de fret et les coûts de transport ont doublé.
Les autres acheteurs d’or en février :
- Bulgarie – 0,3 tonne
- Grèce – 0,1 tonne
- Kazakhstan – 1,8 tonnes
- Qatar – 1,6 tonnes
Le seul gros vendeur a été l’Ouzbékistan avec 3,1 tonnes.
La Banque populaire de Chine n’a pas déclaré d’achats d’or pour le cinquième mois consécutif. Il n’est pas inhabituel que la Chine reste silencieuse sur le sujet, puis annonce soudainement une forte augmentation de ses réserves.
De nombreux analystes pensent que le pays détient beaucoup plus d’or que ne l’indiquent les chiffres officiels. Comme Jim Rickards l’a souligné en 2015, beaucoup de gens spéculent sur le fait que la Chine conserve plusieurs milliers de tonnes d’or « officieusement » dans une entité séparée appelée l’Administration Générale du Contrôle des Changes (State Administration for Foreign Exchange – SAFE). Compte tenu de la dynamique politique et de la guerre commerciale en cours, il semble peu probable que les Chinois aient soudainement cessé d’augmenter leurs réserves d’or en 2016.
Le WGC s’attend à ce que les banques centrales restent acheteuses nettes d’or en 2020, mais probablement à un rythme plus lent que les niveaux records oberservés ces deux dernières années.
« On nous demande souvent si la demande des banques centrales sera soutenue. Les deux derniers mois montrent clairement que l’or continue d’être une composante importante des réserves de change malgré la hausse de la demande au cours des dernières années. Mais comme pour tout le monde, l’instabilité et l’incertitude récentes des marchés seront au premier plan des préoccupations des banquiers centraux« .
Bien sûr, il est difficile d’anticiper l’impact économique de la pandémie de coronavirus. Il est possible qu’une dévaluation rapide du dollar due à l’assouplissement quantitatif (QE) de la Fed pousse les banques centrales à se débarrasser de la devise américaine en échange d’or.
Au début de l’année, Alistair Hewitt (World Gold Council) a déclaré que deux facteurs principaux poussent les banques centrales à acheter de l’or : l’instabilité géopolitique et une politique monétaire extraordinairement souple.
« Les banques centrales se tournent vers l’or pour équilibrer une partie de ce risque. Nous avons également des taux et des rendements négatifs pour un grand nombre d’obligations souveraines ».
La politique de la banque centrale s’est considérablement assouplie depuis cette observation de Hewitt.
Peter Schiff a évoqué les achats d’or des banques centrales. Bien que que les États-Unis aient abandonné l’étalon-or en 1971, il pense que le monde va revenir sur cette décision.
« Les jours du dollar comme monnaie de réserve sont comptés et nous allons retourner aux fondamentaux. L’ancien devient neuf à nouveau. L’or était une monnaie dans le passé et il le sera à nouveau dans le futur, et les banques centrales qui sont assez intelligentes pour comprendre cela augmentent leurs réserves d’or dès maintenant ».
Ron Paul a fait une remarque similaire dans un épisode de Liberty report. Selon lui, les banques centrales étrangères s’orientent de plus en plus vers une monnaie saine comme l’or et se débarrassent du dollar de la Fed.
« Les banques centrales du monde entier s’intéressent de nouveau à l’or ».
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