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La crainte d’une seconde vague de Covid, les tensions sino-américaines et l’incertitude sur l’élection présidentielle américaine poussent les investisseurs à acheter du métal jaune. Certaines banques imaginent même qu’il pourrait dépasser les 3.000 dollars.
Le métal jaune a franchi la barre des 2.000 dollars le 4 août et a même atteint 2.063 dollars le 6 août, dominant largement le précédent sommet de 2011 à 1.921 dollars l’once.
Cette ascension va-t-elle continuer ? Beaucoup le pensent. La Société générale voit le prix du métal précieux monter jusqu’à 2.200 dollars l’once au premier trimestre 2011.
«Un actif sûr»
Certaines banques américaines comme Bank of America imaginent qu’il pourrait dépasser les 3.000 dollars…
«La crainte d’une seconde vague de coronavirus, les tensions sino-américaines, l’incertitude sur les élections présidentielles américaines poussent en effet les investisseurs vers les actifs qu’ils considèrent comme les plus sûrs», souligne John Plassard, le stratège de la banque privée suisse Mirabaud qui n’estime «pas ridicule» un cours de 2.200 dollars à la fin de l’année.
Chez Ofi AM, le gérant de matières premières Benjamin Louvet le voit filer jusqu’à 2.400 dollars.
Plusieurs facteurs sont à l’œuvre aux premiers rangs desquels la baisse des taux réels sous zéro.
En effet, les bons du trésor américain, et des obligations d’Etat suisse, français ou allemand ont des taux nominaux proches de zéro et des rendements réels après inflation négatifs.
«Rien c’est mieux que moins que rien»
Cela s’est produit après la crise financière de 2008 comme aujourd’hui. Et à chaque fois cela conduit les investisseurs à acheter de l’or.
L’or ne rapporte rien mais «rien c’est mieux que moins que rien» dit l’adage. Même si les obligations d’Etat restent une bonne protection contre une baisse des actions, elles perdent du lustre face à l’or qui lui, en plus, s’apprécie avec l’inflation.
L’inflation justement, elle n’est pas là pour le moment mais les investisseurs s’attendent à un regain.
L’annonce par la Réserve Fédérale américaine qu’elle laisserait filer l’inflation jusqu’à 2,5% (proche de zéro aujourd’hui) sans remonter les taux leur a mis la puce aux oreilles.
Ils estiment à présent que le combat de la crise de Covid sera beaucoup plus efficace que celui contre la crise financière de 2008 et accroîtra l’inflation : «Les mesures actuelles sont très différentes des mesures prises en 2008 qui misaient sur le crédit bancaire. La relance budgétaire par la distribution directe d’argent aux américains, les indemnités de chômage partiel, les prêts garantis par les Etats peuvent avoir un effet inflationniste», souligne Benjamin Louvet, gérant matières premières chez Ofi AM.
Dépréciation du dollar
Et lorsqu’il y a des tensions inflationnistes l’or historiquement brille de tout son éclat. Le calcul est simple : en retranchant l’inflation d’un taux nominal proche de zéro, les taux réels s’enfonceront encore plus en territoire négatif.
Cerise sur le gâteau, le dollar s’est déprécié tandis que l’euro profitait de l’annonce du plan de relance historique de l’Union européenne.
«La baisse a été très forte de 0,89 à 0,83 euros pour un dollar juge John Plassard de Mirabaud, qui rappelle que «toute baisse du billet vert profite au métal jaune». Le dollar revenu à 0,85 euro pourrait fléchir encore estime-t-il.
«La base des acheteurs s’est élargie : les investisseurs et épargnants ont été nombreux à vouloir se protéger ou diversifier leurs avoirs», constate aussi Jack Janasiewicz, gérant de portefeuille chez Natixis IM à Boston. Sans oublier la spéculation, qui est restée à un niveau élevé bien que freinée par les autorités dès le début de la crise par un renforcement des règles sur le marché à terme de New York (Comex).
«En accentuant l’instabilité boursière, l’approche des élections présidentielles américaine plaide pour l’or», ajoute-t-il.
Pourtant, contrairement à l’image d’Epinal qui le fait briller quand les marchés dégringolent, l’or n’a pas résisté fin février et début mars 2020 à la chute des actions, un phénomène qui s’était déjà vu lors de la crise de 2008.
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