[ad_1]
La Confédération des petites et moyennes entreprises a prévenu que la fin progressive des mesures de soutien à l’économie allait entraîner des dizaines de milliers de défaillances d’entreprises. Ces dernières avaient fortement baissé en 2020, mais le rattrapage arrivera «à un moment ou à un autre», alerte François Asselin, président de la CPME.
La vague de faillites crainte depuis des mois par de nombreux économistes l’est dorénavant par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Invité de BFM Business ce 28 avril, son président, François Asselin, s’est livré à de sombres prévisions: «Sur 12 mois glissants à partir du moment où on va commencer à débrancher les mesures de soutien, on estime que la sinistralité peut osciller entre 65.000 et 100.000 défaillances d’entreprises.»
François Asselin (CPME) anticipe jusqu’à 100.000 défaillances d’entreprises sur l’année à venir
➡️ https://t.co/itn6kr9vTHpic.twitter.com/2SJojqOEIU— BFM Business (@bfmbusiness) April 28, 2021
Depuis plusieurs semaines, des membres de l’exécutif évoquent à tour de rôle la fin du «quoi qu’il en coûte» d’Emmanuel Macron, qui pèse de plus en plus sur les finances publiques. La France a vu son taux d’endettement par rapport à son Produit intérieur brut (PIB) atteindre le record de 115,7% en 2020. Quant au déficit budgétaire, il s’est creusé à 9,2%. Son niveau «le plus élevé depuis 1949», a précisé l’INSEE. Et la pandémie de Covid-19 continue de peser lourdement sur l’économie, même si la stratégie du «freiner sans enfermer», prônée par le locataire de l’Élysée, a donné une sorte de confinement «light», sans commune mesure avec ce que les Français ont pu vivre au printemps 2020.
Des entreprises étranglées par leurs emprunts
Reste que 150.000 commerces ont dû fermer leurs portes, sans parler du fait que des pans entiers de l’économie sont toujours quasi à l’arrêt. Résultat? Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, soulignait récemment auprès du JDD que le coût total des aides était estimé à 11 milliards d’euros en avril.
Ces dernières permettent à de nombreuses entreprises des secteurs les plus touchés, comme l’hôtellerie-restauration, l’événementiel ou la culture, de garder la tête hors de l’eau. Et cela a globalement fonctionné. La Banque de France a recensé un peu plus de 31.000 défaillances d’entreprises en 2020. C’est environ 20.000 de moins que l’année précédente. Le chômage partiel, le Fonds de solidarité, les délais plus longs pour déclarer les situations de cessation de paiement, ainsi que les PGE (prêts garantis par l’État) ont fortement ralenti la saignée.
Cette dernière mesure a d’ailleurs été un franc succès. Selon les chiffres officiels, au 16 avril, 137,3 milliards d’euros avaient été accordés par les banques avec une garantie de l’État. La très grande majorité des sommes (88,48%) ont été allouées aux très petites entreprises, qui sont également les plus vulnérables. Mais malgré le différé d’un an accordé pour débuter les remboursements, beaucoup se retrouvent en grave difficulté pour payer.
«Au départ, on nous avait annoncé que c’était à 0%. Après, mon expert-comptable et moi-même avons entendu parler de prêts à 0,25%. Et là, au dernier report de remboursement du prêt, on était passé à 1,26%. On est pris à la gorge. Je pense que je vais devoir licencier. Malheureusement, je ne peux pas faire autrement», se désolait récemment auprès d’Europe 1 un restaurateur francilien, qui avait obtenu en 2020 un PGE de 300.000 euros.
En plus des PGE, un nombre conséquent d’entrepreneurs doivent rembourser de précédents prêts. Et certains se disent pris en tenaille. Un problème évoqué par Didier Chenet, président du Groupement national des indépendants hôtellerie & restauration (GNI), qui regroupe des restaurateurs indépendants:
«Nous avons énormément de refus de la part des banques de rééchelonner les dettes qui ont été contractées par les entreprises avant la crise, sur la base d’une activité qui n’a strictement plus rien à voir.»
Dans un tel contexte, l’exécutif cherche à rassurer concernant la fin du soutien économique, qui pourrait mettre le coup de grâce à de nombreuses entreprises. «Nous ferons les choses progressivement, pour ne brutaliser personne», soutenait encore Bruno Le Maire le 4 avril, lors du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI.
[ad_2]