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L’économiste suisse Marc Faber a donné des prévisions pessimistes concernant l’économie mondiale et les marchés. Il fustige une bourse «totalement décorrélée de l’économie» et craint l’explosion économique et sociale. Josse Roussel, professeur à la Paris School of Business, livre son analyse de ces sombres conjectures pour la planète.
«Les investisseurs se trouvent sur un navire qui fait naufrage.»
Invité du Fund Insider Forum, organisé par les quotidiens belges L’Écho et De Tijd, l’économiste suisse Marc Faber a livré une salve de pronostics économiques plus noirs les uns que les autres.
D’après l’expert, «la question qui se pose aujourd’hui est de savoir si l’on se rue dès à présent dans les canots de sauvetage ou si l’attend encore un peu dans l’espoir que le capitaine offre une tournée gratuite.» Le spécialiste est connu pour avoir conseillé à ses clients de vendre leurs actions une semaine avant le krach boursier de 1987.
«Marc Faber est réputé pour avoir une vision assez pessimiste de l’économie et des marchés. Ceci étant dit, on peut donner un certain crédit à ses propos», explique au micro de Sputnik Josse Roussel, professeur à la Paris School of Business.
D’après lui, les marchés de capitaux, notamment aux États-Unis ou en Europe, ont retrouvé aujourd’hui des niveaux de valorisation sensiblement équivalents à ceux d’avant-crise, quand ils ne sont pas supérieurs. Mais dans le même temps, l’économie réelle serait dans une situation beaucoup plus dégradée, souligne-t-il: «Cette déconnexion entre la vigueur des marchés et la torpeur de l’économie réelle a de quoi troubler», poursuit-il, avant d’indiquer que tout ceci est «peut-être le signe d’une correction à venir.»
Jamais la planche à billets américaine n’a autant marché. Et Wall Street vole de record en record.
(Source @VisualCap) pic.twitter.com/xJjS4KxjMn
— Raphaël Bloch (@Bloch_R) August 25, 2020
Dans le rôle du capitaine dont parle Marc Faber, les Banques centrales. «La bourse est totalement décorrélée de l’économie et depuis 2008, elle ne vit que de l’argent créé par les Banques centrales», a lancé l’investisseur helvète, pour qui un tel contexte ne peut conduire qu’au désastre.
Gonflement artificiel de la valeur des actifs financiers
Depuis la crise de 2008, les Banques centrales ont, à de nombreuses reprises, fait tourner la planche à billets à plein régime, injectant des sommes colossales dans le système financier, notamment via des programmes d’assouplissement quantitatif ou «quantitative easing» en anglais. La crise du Covid-19 a incité les Banques centrales à mettre les bouchées doubles.
«La crise de 2008 a marqué le véritable départ de ces politiques des Banques centrales qui visent à accroître la masse monétaire par des assouplissements quantitatifs. Cela consiste en une création monétaire ex nihilo qui vise à racheter des actifs, notamment des obligations et autres Bons du Trésor. Une telle politique gonfle la valorisation des actifs financiers», analyse Josse Roussel.
En avril dernier, la Réserve fédérale américaine (FED) annonçait être prête à fournir 2.300 milliards de dollars de nouveaux prêts pour soutenir l’économie.
Depuis le début de la pandémie, le bilan de la FED a fait un bond spectaculaire, passant d’environ 4.000 milliards de dollars en janvier à environ 7.000 milliards fin août. Cela représente grosso modo un tiers du PIB des États-Unis.
Et l’Europe n’est pas en reste. Au mois de juin, la Banque centrale européenne (BCE) annonçait ajouter 600 milliards d’euros aux 750 déjà prévus dans son «Programme d’achats d’urgence pandémique» (PEPP). Alors que le bilan de la BCE était d’environ 5.000 milliards d’euros en mai dernier, il devrait atteindre 6.500 milliards d’ici la fin 2020. C’est environ la moitié du PIB de la zone euro.
La Taille du Bilan de la Fed continue d’Enfler et tutoie désormais les 7 100 milliards $ https://t.co/FoC0yyVvJb
— BusinessBourse (@BusinessBourse) September 26, 2020
Pour Marc Faber, une telle orgie de liquidités est de nature à faire peser un risque sur les monnaies, notamment le dollar: «Si la Réserve Fédérale américaine imprime 120 milliards de dollars supplémentaires par mois, le marché –déjà en offre excédentaire– sera inondé.»
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