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Des membres du Fonds monétaire international envisagent de partir en guerre contre le cash. Le tout dans un contexte de taux très bas, voire négatifs dans plusieurs parties du globe et notamment en Europe, pour une politique qui fait mal aux épargnants. Philippe Béchade, président des Éconoclastes, nous livre son analyse de la situation.
Se dirige-t-on vers la disparition du cash? La question semble légitime à l’heure où plusieurs banques centrales à travers la planète pratiquent une politique de taux bas, voire négatifs. En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) facture les banques qui placent leurs excès de liquidité dans ses coffres en appliquant un taux de -0,5%. Voyant leurs marges rognées, plusieurs banques n’hésitent plus à appliquer elles-mêmes des taux négatifs sur certains comptes courants.
Une grande #banque d’Europe va #taxer les #dépôts de plus de 100.000 euros https://t.co/mm06wxtUVI
— Christmaurisson (@ChristMaurisson) 9 octobre 2019
Ce type de politique a des effets dévastateurs sur l’épargne. Et ce n’est pas le seul problème, comme le relève le conseiller en gestion de patrimoine Nicolas Perrin dans Économie Matin. Il cite notamment un Flash Eco de Natixis publié en octobre dernier:
«Le problème majeur avec les taux d’intérêt nominaux très faibles ou négatifs est l’existence de la monnaie (billets, dépôts à vue) rémunérée à 0%. Cette existence implique que les taux d’intérêt nominaux très bas conduisent au report de l’épargne vers la monnaie (M1 regroupe les billets et les dépôts à vue), ce qui rend plus difficile le financement de l’économie et affaiblit les banques, dont l’essentiel des ressources provient des dépôts rémunérés à 0%.»
Le cash est donc un problème dans un tel contexte. Et le Fonds monétaire international a quelques idées sur la question. Ruchir Agarwal, économiste au FMI, et Signe Krogstrup, conseillère auprès du FMI et accessoirement gouverneure adjointe de la Banque nationale du Danemark, ont lancé quelques pistes en 2019. «Lorsque les espèces sont disponibles, pratiquer des taux d’intérêt très négatifs devient impossible. Les espèces ont le même pouvoir d’achat que les dépôts bancaires, mais un taux d’intérêt nominal nul. […] L’une des possibilités pour franchir la limite inférieure de zéro serait de supprimer les espèces. Mais ce n’est pas simple. Dans de nombreux pays, elles continuent à jouer un rôle important dans les paiements», constataient-ils.
Leur solution?
«Pour contourner ce problème, nous avons examiné dans une récente étude des services du FMI et dans des recherches antérieures une proposition destinée aux banques centrales, à savoir de rendre la détention d’espèces aussi onéreuse que celle de dépôts bancaires assortis de taux d’intérêt négatifs, afin de pratiquer des taux d’intérêt très négatifs tout en préservant le rôle des espèces.»