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Ce lundi 9 mars 2020 fut un lundi noir sur les marchés. Le CAC 40 s’est effondré de 8.4%, sa plus forte baisse quotidienne depuis la crise de 2008. La bourse américaine a suspendu ses cotations 15 minutes pour permettre aux opérateurs de reprendre leurs esprits avant de terminer en baisse de 7.6%. Et le baril de pétrole a perdu plus de 24% en séance.
Au-delà des analyses techniques et macro-économiques complexes, nous pensons que ces circonstances amènent 6 questions simples à propos du métal jaune.
Voici les trois premières questions pour lesquelles nous allons vous apporter quelques réponses.
L’or s’est-il comporté en valeur refuge ?
Oui le cours de l’or a bien résisté ce lundi puisqu’il cotait dans la soirée à New York environ 1680 dollars, soit une légère progression de 0.4% par rapport à la veille. Le cours a oscillé toute la journée autour de sa valeur d’équilibre, avec une amplitude de l’ordre de 2% environ, notamment à la hausse lorsqu’il a franchi en matinée les 1700 dollars, un record depuis 2013. En euros, l’or s’est replié d’environ 1.5% sur la journée en raison d’une baisse équivalente du dollar contre la monnaie unique.
Depuis le début de l’année, l’or s’apprécie d’environ 8.5% en euros, et il est l’un des rares actifs à être dans le vert. A titre de comparaison, le CAC 40 affiche lui un recul de plus de 21% en 2020.
Dans le passé, comment a réagi l’or au cours de journées noires comme hier ?
Depuis le lancement de la monnaie unique, le CAC 40 a connu 24 journées de baisse de plus de 5%, la première le 11 septembre 2001 suite aux attentats de New York, et la dernière le 24 juin 2016, au lendemain du referendum sur le Brexit.
Sur ces 24 journées, l’or s’est en moyenne apprécié de 0.8%, avec 13 séances de hausse (d’en moyenne 3%) et 11 séances de baisse (d’en moyenne -1.8%). La réaction de l’or hier, en légère progression, est donc parfaitement normale.
Les autres actifs refuges ont-ils fait mieux que l’or ?
Les obligations d’états jugés sûrs, ainsi que quelques devises refuge (yen et franc suisse) se sont bien comportées en ce lundi noir. L’obligation allemande à 10 ans, considérée comme la plus sûre d’Europe, s’est apprécié d’environ 1% sur la journée, portant sa performance à un peu moins de 5% en 2020. C’est donc légèrement moins bien que le métal jaune.
Le bitcoin, que certains considèrent comme un actif refuge, n’a pas répondu à cette attente hier. La crypto-monnaie a perdu plus de 14% par rapport à son cours de vendredi. Même si elle reste positive depuis le début de l’année, son cours est très corrélé à celui des actions. Dans la crise actuelle, le bitcoin est donc un mauvais diversifiant de portefeuille.
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Suite à l’article précédent, on a déjà répondu à 3 questions au sujet de l’or suite au dernier lundi noir qui a eu lieu le lundi 9 mars 2020. Voici la suite des questions que vous vous posez probablement.
L’or aussi peut-il corriger ?
Lors de tels épisodes de panique, la volatilité de tous les actifs a tendance a augmenter, et l’or ne fait pas exception. Cela signifie que les fortes variations deviennent plus probables.
Dans un tel climat, il est possible que le cours du métal jaune corrige sous l’effet de prise de bénéfices, comme il l’a fait en fin de mois de février. A ce titre, la clôture trimestrielle de fin mars est également une échéance à surveiller.
Mais le métal jaune pourrait également corriger si des nouvelles rassurantes ou des scenarii plus clairs venaient dissiper l’incertitude ambiante, en particulier quant à l’impact économique de l’épidémie. Un fort rebond des actions pourrait également pénaliser le métal jaune qui est négativement corrélé aux indices boursiers.
Qu’est-ce qui pourrait faire encore monter le cours ?
La plupart des prévisions pour le métal jaune sont positives et elles ont été réaffirmées hier. Goldman Sachs, UBS, et d’autres banques d’investissement tablent sur une hausse du cours.
L’or est un actif qui se comporte généralement bien en période de taux bas et de relance monétaire. De ce point de vue, la baisse des taux de la Fed la semaine dernière et ses injections de liquidité (150 milliards de dollars) sont de nature à soutenir le cours. D’autres mesures de même nature pourraient encore être annoncées.
Au-delà des variables économiques, l’or a tendance à profiter des situations mal anticipées, dont les scenarii sont mal connus et dont l’impact financier est potentiellement colossal. Nul doute que si l’incertitude se prolongeait, ou si la crise se propageait à la sphère financière par des faillites, l’or devrait bien se comporter relativement aux autres actifs.
Enfin l’or est également un refuge contre l’incertitude politique, et si la gestion de la crise sanitaire du coronavirus venait à ébranler des gouvernements ou nuire à l’ordre public, le métal jaune pourrait se révéler un bon protecteur.
Quel est l’impact du crash du pétrole pour l’or ?
Il n’y a pas de lien direct entre les cours de l’or et ceux du pétrole, mais il peut y avoir des conséquences indirectes à moyen terme, notamment en raison des répercutions géopolitiques d’un tel plongeon du baril. On pense à certains pays sensibles, notamment la Russie, qui a vu le rouble s’effondrer de plus de 10% hier, en raison du poids considérable du secteur pétrolier dans son économie. Nul doute que la baisse actuelle n’aide pas non plus l’Iran, déjà en proie à une épidémie sévère…
L’inquiétude se tourne aussi vers les producteurs américains de pétrole de schiste, qui vont être sévèrement impactés si le cours du brut ne se redresse pas rapidement. Des faillites en chaine sont à craindre, et avec elles le risque d’une propagation de la crise à la sphère financière.