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Après mon billet où je présentais les problèmes de la monnaie unique et m’interrogeais sur une possible sortie de la zone euro, je vais aujourd’hui revenir sur la crise grecque. Non pas pour vous refaire tout le film, car il est disponible un peu partout et en particulier sur mon blog (billet 1, billet 2, billet 3, billet 4), mais pour vous montrer le chemin parcouru et l’impasse dans laquelle les Européens s’embourbent volontairement…
Petits rappels sur le mauvais diagnostic en Grèce
Pour le dire simplement, l’ex-Troïka (BCE + FMI + UE) soignait depuis 2010 un problème de liquidité en lieu et place d’un problème de solvabilité. À la différence de la crise de liquidité où l’emprunteur peut payer ses dettes mais ne trouve temporairement pas de prêteur, la crise de solvabilité concerne l’emprunteur qui ne peut pas rembourser ses dettes.
En 2010, la Grèce doublait ainsi son insolvabilité externe (plus de 10 % de déficit courant et 140 % du PIB de dettes nettes extérieures en 2011) d’une insolvabilité budgétaire (plus de 9 % du PIB de déficit public et 160 % du PIB de dettes publiques en 2011). Pour le dire autrement, la Grèce ne pouvait faire face ni à son endettement vis-à-vis des pays étrangers ni à son endettement public !
À mauvais diagnostic des créanciers, mauvais remède appliqué au malade grec ! Dès lors, pour répondre aux injonctions de la Troïka (BCE + FMI + UE) et obtenir le déblocage des prêts, le précédent gouvernement grec s’est vu contraint de multiplier les politiques d’austérité : réduction drastique des salaires et des retraites, coupes claires dans les dépenses des ministères et dans les aides sociales, privatisations des entreprises publiques.
Las, comme toujours avec de pareilles thérapies de choc, on assista à une formidable explosion du chômage, de la précarité, de la pauvreté et tout simplement de la misère. Mais les conséquences désastreuses de cette politique d’austérité (dévaluation interne ?) étaient vues comme de simples effets indésirables à court terme, qui céderaient rapidement le pas à la croissance et à la compétitivité à l’export.
Et aujourd’hui ?
Disons-le d’emblée : jamais un pays européen n’aura adopté autant de mesures d’austérité en si peu de temps ! Et le résultat, si on en juge à l’aune des critères retenus par les créanciers (compétitivité-coût et solde public), est probant :
[ Source : Natixis ]
[ Source : Natixis ]
Le seul hic est que ce faisant la Grèce a également coupé dans des dépenses publiques indispensables à la survie d’une nation (santé, éducation, etc.) et amputé son avenir en laissant caler tous les moteurs de la croissance potentielle. Je ne vois donc pas très bien quelles nouvelles mesures de réduction des dépenses le gouvernement grec pourrait encore prendre, d’autant qu’il est prévu un mécanisme de coupe automatique… À moins d’appliquer un principe bien connu des shadoks, suivant lequel il faut toujours poursuivre une politique qui ne marche pas, car plus ça rate plus on a de chances que ça marche ! D’autant que malgré tout, le taux d’endettement public reste insoutenable :
[ Source : Natixis ]
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