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Le sujet est délicat. Depuis quelques années, la grande mode consistait à investir en SCPI via l’unité de compte des contrats d’assurance-vie. Le discours commercial des banquiers, mais aussi de nombre de courtiers en assurance et autres CIF consistait à affirmer qu’il s’agissait là d’une merveilleuse alternative aux rendements médiocres des fonds euros.
Les vendeurs de SCPI expliquaient aux épargnants qui voulaient l’entendre qu’investir en SCPI était un excellent placement au risque très faible qui permettrait d’obtenir un meilleur rendement que le fonds euros. Il s’agissait bien évidemment d’un mensonge et les prochains mois pourraient le démontrer tant la crise du coronavirus semble remettre en question les fondamentaux de l’immobilier de bureaux, actif sous-jacent majoritaire des SCPI.
Entre une conjoncture difficile et une baisse de la demande d’espace de travail par l’adoption du télé-travail, le marché de l’immobilier de bureaux semble affecté en profondeur. Tout semble donc indiquer que nous nous dirigeons vers une crise de l’immobilier de bureaux dans les prochains mois (cf »SCPI : De sombres perspectives pour l’investissement en immobilier de bureaux ! »).
La crise a probablement déjà commencé, mais comme l’immobilier est un actif de long terme illiquide, nous ne pouvons pas encore constater les ravages sur les prix de vente. En effet, contrairement au marché actions pour lequel la liquidité est permanente, les prix de l’immobilier ne s’ajustent pas en temps réel. Il faut du temps pour intégrer les conséquences de la crise dans les prix de l’immobilier.
Ainsi, l’épargnant se retrouve dans une drôle de situation avec ses parts de SCPI dans son contrat d’assurance vie : Il est libre de les vendre au prix d’avant la crise (puisque les conséquences de la crise ne sont pas encore traduites dans les prix des parts de SCPI) alors même que nombreuses sont les analyses qui prédisent une crise de l’immobilier de bureaux dans les prochains mois.
Cette situation pourrait être à l’origine d’une vague d’arbitrages très importante dans les prochaines mois. En effet, au fur et à mesure que la perspective d’une crise de l’immobilier de bureaux se préciserait, nombres d’épargnants pourraient naturellement vouloir sécuriser leurs avoirs en réalisant un arbitrage avant que la valeur liquidative ne prenne en compte la crise du coronavirus.
La situation pourrait alors être délicate à gérer pour les compagnies d’assurance-vie puisqu’elles devraient assumer la liquidité d’un placement qui ne l’est pas structurellement.
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