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Et si la période actuelle était plus grave pour l’économie que le confinement du printemps dernier ? Car à cette époque, il y avait la perspective du déconfinement, les vacances d’été, la rentrée, en somme le fait de recommencer à vivre pleinement et de rattraper le temps perdu. Tandis que les reconfinements partiels ou stricts décidés ici et là en Europe, dans le désordre, souvent de façon précipitée, sont autant d’injonctions contradictoires qui obscurcissent l’avenir. Durement touchés par ces mesures, les restaurants et les salles de spectacle ont rouvert tant bien que mal, mais il doivent à nouveau fermer dans plusieurs pays. Plus aucune prévision n’est possible, c’est donc le cœur de l’activité économique qui est atteint. Il ne reste plus qu’une économie de subsistance (alimentation, énergie).
Le prestigieux cabinet McKinsey nous avertit via une étude aux conclusions effrayantes sur la crise que nous traversons. L’impact de la crise est violent puisque 70% des PME européennes ont vu leur chiffre d’affaires diminuer depuis la pandémie. Si ce niveau de revenu perdure durant encore douze mois, la moitié des PME européennes (55% exactement) risquent de faire faillite. Si la situation se dégrade encore par rapport à aujourd’hui, ce sont les trois-quarts d’entre-elles (77%) qui feront faillite. Et si la situation s’améliore de 10 à 30%, ce sont encore 39% des PME qui déposeraient leur bilan d’ici septembre 2021. Des chiffres affolants, qui dépassent de loin la crise de 1929. Précisons qu’il ne s’agit pas d’une étude macroéconomique ou d’un quelconque modèle mais d’un sondage, ce qui confère une véracité significative à ces chiffres.
Il est crucial de noter qu’à un horizon de six mois au lieu de douze, les faillites concerneraient « seulement » 11% des PME européennes, ce qui préserve l’espoir de retrouver assez vite le niveau d’activité de 2019. Avec la perspective de sortir de la crise actuelle dans un délai raisonnable, on peut sauver l’essentiel, sinon un gouffre s’ouvrera devant nous.
Bien sûr, les États peuvent limiter le nombre des faillites en distribuant de l’argent aux entreprises et en payant les salariés mis au chômage, avec des euros imprimés par la Banque centrale européenne. Mais cette « soviétisation » de l’économie ne fait que repousser l’échéance, et elle peut aussi amener une vague d’hyperinflation qui ruinerait tout le monde, les entreprises comme les épargnants.
C’est désormais l’année 2021 qui est en jeu. Le dernier trimestre de 2020, lui, marquera un recul dans plusieurs pays alors que le troisième s’était affiché en vert. Si l’année 2021 est encore perturbée par ces incessants à-coups (« on déconfine », « on reconfine »), la dépression s’installera et les faillites exploseront. L’Union européenne a prévu une croissance du PIB de 6,3% en 2021 (5,9 pour l’Allemagne, 7,4 pour la France, 6,5 pour l’Italie, 7,0 pour l’Espagne), et tous les budgets (et les recettes fiscales) ont été calibrés sur ce chiffre. Mais il semble bien présomptueux aujourd’hui. Si la pandémie du Covid-19 continue de sévir, c’est la stagnation ou la récession qui nous attend. À ce moment-là, avec tant de faillites d’entreprises, nous n’échapperons pas à une crise bancaire massive et la BCE devra accélerer le rythme de sa planche à billets…
Le pire n’est jamais sûr, mais dans ce scénario d’une crise qui perdure, même les actifs réputés solides comme l’immobilier plongeront. Seul l’or physique maintiendra sa valeur. Quoi qu’il en soit, il importe de sortir de cette gestion chaotique du Covid-19 et de retrouver rapidement la voie de la croissance, sinon un cataclysme économique surviendra.
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