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Les signes d’un renouveau de l’inflation se multiplient aujourd’hui dans le contexte d’une sortie progressive de la crise provoquée par la pandémie de la Covid-19. Est-ce cependant à dire que nous aurions basculé dans un « nouveau monde » inflationniste?
Cet argument est régulièrement agité par ceux qui, soit au gouvernement, soit dans l’opposition, entendent nous ramener au cadre austéritaire que nous subissons depuis maintenant environ dix ans (les « réformes » Fillon de 2010-2011). Pourtant, rien n’est moins sûr. Il convient de comprendre la nature réelle des risques inflationnistes.
Un fort accroissement des liquidités
Il est évident que cette crise a entraîné, selon les pays, un important déficit budgétaire et une forte hausse des engagements bancaires, se traduisant par une forte hausse des liquidités car de nombreux créanciers ne pourront rembourser. De faits, le déficit budgétaire se traduira aussi par de forts accroissements de liquidité. Pour l’année 2020, l’ampleur respective des politiques de soutien à l’économie durant la pandémie a été établie par le Fonds Monétaire International (graphique 1). Cela montre cependant de grandes variations par pays, qu’il s‘agisse des montants ou de la part respective du soutien budgétaire et du soutien par la liquidité (les PGE en France notamment).
Ces injections monétaires pratiquées soit par l’intermédiaire du budget soit par celui de la Banque centrale inquiètent certains et font craindre un retour de l’inflation. Mais, ce que l’on constate aujourd’hui ce sont des mouvements très différenciés des prix selon les pays et les situations. La hausse des prix est réelle, tout en restant faible, aux Etats-Unis. Elle est quasiment inexistante dans d’autres pays, et très faible dans l’Union européenne. Surtout, la source de cette hausse est très différente, et pourrait ne pas être liée à des phénomènes monétaires.
La hausse des prix aujourd’hui
Il y a, de manière évidente une hausse des matières premières mais aussi de certains biens manufacturés, comme les semi-conducteurs. Pour les matières premières, un bon exemple en est les prix du pétrole brut qui, calculés dans l’indice BRENT, se situent désormais régulièrement au-dessus des 65 $. La cause en est à la fois le redémarrage plus rapide de la Chine et de l’Extrême-Orient, un redémarrage qui se fait sentir sur la demande mondiale en matières premières (la Chine détermine désormais le prix du pétrole) et la destruction des chaines logistiques durant le plus haut de la pandémie, lors des épisodes de confinement. De fait, la demande a redémarré plus vite que l’offre. Cette inflation sera, par nature, passagère. Quand la synchronisation de la demande et de l’offre aura retrouvé son niveau de 2019, les prix devraient revenir à leur niveau de l’époque. Cependant, on peut penser que la destruction, même temporaire, des chaînes logistiques incitera certains producteurs et certains pays à raccourcir ces chaînes et à e-localiser certaines productions. Cela pourrait engendrer une hausse permanente, mais dont toutes les estimations montre qu’elle est modérée (3% à 5% répartis sur 5 ans). En tout état de cause, il n’y a, là, aucun lien entre liquidité et hausse des prix.
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