« Mon signore, il est l’or ! ». L’or bat son record historique et hystérise la spéculation

Le métal jaune a coté hier 1930,48 dollars l’once, c’est à dire plus que son record historique de septembre 2011. La banque UBS voit l’once d’or à plus de 2000 dollars tandis que Bank of America parie sur 3000 dollars l’année prochaine.
« Mon signore, il est l’or, l’or de se réveiller ». Personne n’a oublié la réplique culte de Yves Montand à l’adresse de Louis de Funès dans La Folie des grandeurs. Les souvenirs de Louis de Funès refont l’actualité alors que l’or pulvérise ses records historiques et déchaine les traders sur tous les marchés du monde.

Depuis le début de l‘année 2020, l’arrivée du Covid-19 a propulsé les cours de l’or qui a battu ses records historiques. L’or a progressé de 25 %, devenant ainsi l’investissement le plus rentable sur le court terme. Mieux que les stars du Nasdaq, mieux que Tesla. Plus fort qu’en pleine crise financière de 2011.

Comme souvent les explications sont limpides. Entre l’angoisse alimentée par la pandémie, l’arrêt de l’économie mondiale provoquée par le confinement et les montagnes de titres obligataires à taux négatifs, tous les ingrédients sont réunis pour faire de l‘or la valeur refuge par excellence. Ajoutons à ces explications banales, un dollar plutôt affaibli par le coût de la pandémie aux Etats-Unis et surtout par les perspectives très incertaines. Personne ne sait quand et comment l’économie va rebondir. Personne ne sait quand et comment le virus va disparaître ou même si on aura un vaccin pour s’en protéger.

Depuis une semaine, les nouvelles qui viennent des États-Unis sont alarmantes. Donald Trump a d’ailleurs changé de discours, les nouvelles en provenance de Chine ne sont pas meilleures. Si le virus est sous contrôle en Asie (ce qui reste à prouver), la machine économique ne redémarre pas. Enfin, on voit bien qu’en Europe, si le confinement a réussi à freiner la circulation du coronavirus, la menace d’une reprise des feux épidémiques est très présente et très stressante.

Bref, la semaine qui s’ouvre va être déterminante pour savoir si on ne sera pas obligé de prendre de nouvelles mesures de confinement partout dans le monde.

L‘or a toujours été, dans l’histoire de l’humanité, une monnaie d’échange, de placement et surtout une valeur refuge. Sa rareté sur la planète, le coût de son extraction et son caractère inaltérable en a fait une des composantes incontournables de la richesse. La confiance dans l’or est partagée dans le monde entier, quels que soient la géographie, le climat, l’histoire religieuse ou le système politique. On sait que Staline par exemple, le petit père des peuples, voulait de l’or partout y compris dans les WC.

L’or est assez peu utilisé dans l’industrie. Le secteur informatique en a beaucoup consommé au niveau des microprocesseurs mais il aurait désormais trouvé des matériaux de substitution un peu moins cher. Le secteur commercial le plus gourmand est la bijouterie, mais la demande est tombée complètement depuis le début de l’année. Les particuliers n’achètent plus de bijoux, notamment en Chine et en Inde où les populations étaient les plus gros acheteurs.

L’or est principalement utilisé désormais pour thésauriser de la valeur et protéger une épargne de précaution. Cela dit, la conservation de l’or n’est pas très pratique. Il faut le mettre en sécurité. Ce qui n’est pas évident.

L’or se présente sous forme de pièces (des Napoléons ou des Louis d’or qui servaient jadis aux monarques à garantir les dettes de l’Etat) ou de lingots. L’once d’or, qui sert à coter son prix, est une unité de poids très ancienne utilisée dans les pays anglophones. Elle est aussi appelée once Troy, en référence à la ville de Troyes (la ville de François Baroin) où cette unité de mesure a été utilisée pour la première fois au Moyen-Âge. Une once d’or pèse très précisément 31,1034768 grammes.

Lire la suite de cet article >>>

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *