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Atlantico : Aux Etats-Unis, de plus en plus d’ultra-riches semblent vouloir quitter les métropoles. C’est le cas du fonds Elliot Management, de Goldman Sachs, d’Elon Musk et de son usine CyberTruck ou encore d’Ivanka Trump. Comment expliquer cette tendance ? Pourrait-on la constater aussi en France ?
Philippe Crevel : Les métropoles ont connu un essor très important depuis les années 1980 que ce soit aux Etats-Unis, en Europe ou en Asie. L’augmentation du coût du foncier, le problème des transports, la dégradation des conditions de vie, en lien avec le réchauffement climatique, expliquent le début de désaffection dont souffrent les grandes agglomérations. Les jeunes actifs privilégient de plus en plus les cités à taille humaine et sont moins enclins que les générations précédentes à habiter au sein de très grandes villes et passer de nombreuses heures dans les transports. Pour les entreprises, le prix des bureaux est devenu tel que le choix de métropoles plus petites s’impose sur le plan financier. Les dirigeants des grandes entreprises américaines comme Elon Musk ou Ivanka Trump peuvent s’implanter en-dehors des grandes cités sans que cela nuise à l’attractivité de leurs entreprises. Leur choix est, en outre, tendance. Avec la crise de covid-19, celle-ci ne peut que se renforcer. Les salariés passent moins de temps dans leur bureau avec le télétravail. Ils aspirent à des maisons plus grandes avec un jardin. La France n’échappe pas à cette évolution. Des villes comme Angers, Le Mans, Tours, Reims ou Aix en Provence en bénéficient. Les sièges sociaux des grandes entreprises partent de Paris pour migrer en banlieue. Dans les prochaines années, elles devraient diminuer la surface de leurs bureaux et en délocaliser une partie au sein d’agglomérations de taille plus modestes.
Quel est l’impact du départ des ultra-riches sur les finances d’une ville ?
Il convient de distinguer le départ des entreprises et celui des habitants classés comme ultra-riches. Le départ des sièges sociaux, des bureaux signifie une perte de recettes fiscales pour les collectivités locales et d’activités pour les commerces. Ce phénomène en cours transforme le cœur des agglomérations en musées, en zones touristiques. C’est pourquoi aujourd’hui les finances de Paris sont fragilisées. Cette désertification économique progressive rebat les cartes entre les agglomérations. Les métropoles supportent des coûts importants en matière de services publics. Avec la raréfaction de leurs ressources, elles seront contraintes d’augmenter le poids des impôts entraînant le départ des classes moyennes voire supérieures. Un processus de paupérisation pourrait s’engager.
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