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La Bourse de Paris a terminé, ce vendredi, tout comme Wall Street, dans le rouge à 6.460, plombée par des inquiétudes sur une inflation américaine non temporaire, sur les variants du Covid et l’inégalité vaccinale dans le monde, sur la vigueur de la reprise et un ralentissement en Chine au deuxième trimestre. L’indice des consommateurs américains de l’université du Michigan est ressorti à seulement 80,8, contre 87, de consensus de marché, suite à la hausse des prix de 5,4 % sur un an aux États-Unis (7,3 % pour les prix de gros, au plus haut depuis onze ans). La Fed pourrait resserrer sa politique monétaire avant même, comme elle le prétend, que « la reprise soit complète ». En Europe, l’inflation a atteint 2,5 % en juin, en Espagne et au Royaume-Uni.
Le prix des logements aux États-Unis augmente plus rapidement qu’au sommet de la bulle des subprimes, il y a quinze ans. L’indice immobilier américain (FHFA) progresse à un rythme record de 15,7 % par an. Sur la base des 4.500 milliards de dollars créés depuis le début de la pandémie, l’inflation américaine pourrait osciller entre 5 et 10 % jusqu’à fin 2022. Les taux d’intérêt sont toujours nuls et la Fed achète toujours 120 milliards de dollars d’obligations chaque mois, alors que les programmes de relance de Biden vont conduire à un déficit budgétaire de 3.000 milliards de dollars, soit 15,5 % du PIB, ce qui équivaut à des chiffres d’une période de guerre, contre une moyenne de 8 % environ dans la zone euro.
De plus, les ménages américains ont amassé 2.400 milliards de dollars d’épargne excédentaire qui est gelée depuis quinze mois, ce qui est très supérieur aux ménages français (180 milliards d’euros). Dès que les dépenses reprendront, la vélocité de la monnaie, source d’inflation, reprendra son cours normal. La Fed, prise au piège de la dette, fait face au dilemme du resserrement monétaire immédiat qui conduira à un krach sur les marchés ou à ne rien faire, ce qui laissera le génie de l’inflation sortir de sa bouteille. La BRI (Banque des règlements internationaux) craint que les marchés ne réagissent avant la Fed, ce qui conduirait aussi à un krach.
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