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Une étude du Conseil d’analyse économique montre que 50 milliards d’euros ont été épargnés entre mars et août 2020. «Près de 70% du surcroît de l’épargne ont été faits par 20% des ménages», soit les personnes gagnant plus de 3 125 euros par mois.
La pandémie creuse bel et bien les inégalités. Selon une étude publiée le 12 octobre 2020 par le Conseil d’analyse économique (CAE), instance placée auprès du Premier ministre et composée de huit économistes, les Français ont épargné 50 milliards d’euros entre mars et août, confinement et baisse de la consommation obligent. Fait notable, «alors que l’épargne est très au‐dessus de la normale pour les plus aisés en fin de période, elle est en dessous pour les plus modestes», indique le texte.
Pour précision, la Banque de France estimait la somme des épargnes à 85,6 milliards d’euros dans une note publiée en septembre. L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) chiffrait fin juin à 75 milliards d’euros l’épargne forcée entre mi-mars et début juillet.
300 000 ménages passés au crible
Pour se livrer à leur analyse, les économistes du CAE ont scruté les comptes bancaires de 300 000 ménages (strictement anonymisés) clients du Crédit Mutuel, ainsi que les données du groupement des cartes bancaires CB. Ils ont ainsi pu calculer «l’accumulation faite par les ménages depuis le confinement sur leurs comptes courants, comptes d’épargne, comptes d’assurance vie et comptes titres, nette des variations de leur dette».
Conclusion : «Le surcroît d’épargne des deux déciles les plus aisés s’élève en effet à 32 milliards d’euros» sur les 50 milliards d’épargne. «Près de 70% du surcroît de l’épargne ont donc été faits par 20% des ménages», démontre le CAE. Ainsi, les ménages dont le revenu est supérieur à 3 125 euros net par mois (6 250 euros pour un couple) sont ceux qui ont épargné le plus d’argent. Pourquoi ? Selon le CAE, la consommation des franges les plus riches va au-delà «des biens essentiels». Leurs dépenses en voyages, loisirs, restaurants et autres sorties et activités culturelles a drastiquement diminué, leur permettant d’accumuler des montants importants. «Plus les personnes sont aisées et plus leur consommation a baissé sur toute la période», détaille l’étude. De plus, un «moindre recours au crédit» (inutile en période de confinement) a permis aux plus aisés de ne pas s’endetter.
Inversement, les personnes les plus modestes occupant des emplois précaires ou placées en situation de chômage partiel ont dû «désépargner», et donc dépenser de l’argent jusque-là économisé afin de subvenir à leurs besoins essentiels, notamment durant les deux mois de confinement.
Une situation qui met à mal le souhait du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, de voir les Français dépenser. «Le vrai défi, c’est moins d’aller dépenser plus d’argent public que d’inciter tous les Français à investir dans l’économie pour relancer cette machine», exprimait-il sur le plateau du 20h de France 2 en septembre.
Appel à «renforcer l’arsenal de nos transferts à l’égard des ménages les plus modestes»
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