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Dans le fond, il y a deux idées fortes dans le Keynésianisme :
- La première stipule que les épargnants sont stupides et ont tendance à épargner trop. Pour éviter que cet excès d’épargne ne crée une dépression, il faut donc que la banque centrale procède à ce que Keynes appelait « l’euthanasie du rentier », en maintenant des taux réels négatifs sur les placements sans risque pour faire fondre cette épargne excédentaire.
- La deuxième avance que les entrepreneurs sont tout aussi stupides, mais dans l’autre sens, à cause sans doute d’un surplus de testostérone (animal spirit disait Keynes), et vont continuer à investir, même si la demande finale baisse. Et du coup nous dit Keynes, le système économique va être en surcapacité perpétuelle.
Dans ce monde, où les intervenants économiques sont stupides, heureusement la banque centrale et le gouvernement ne le sont pas. Le rôle de la banque centrale sera de maintenir des taux très bas perpétuellement pour que les entrepreneurs n’aient pas de mal à servir leurs dettes tandis que la mission de l’Etat sera de supporter la demande finale en payant des gens à ne rien faire. Keynes disait par exemple qu’il fallait embaucher des gens qui feraient des trous le matin pour les reboucher l’après-midi, merveilleuse anticipation du salaire universel.
Le lecteur averti remarquera qu’il s’agit ni plus ni moins que de la thèse Marxiste de la baisse tendancielle de la rentabilité du capital menant à une stagnation inévitable , théorie tout autant démentie par les faits que les autres théories Marxistes de la loi d’airain des salaires ou de la capture de la plus-value par la bourgeoisie. Dans le fond, le keynésianisme est au Marxisme ce que l’abus d’alcool est à la prise d’héroïne. Le désastre à l’arrivée est le même, mais l’alcoolisme met plus de temps à tuer le patient.
Une politique keynésienne repose donc sur deux piliers. Le premier, ce sont des taux d’intérêts anormalement bas, et le deuxième une croissance perpétuelle des dépenses de l’Etat. Je ne connais pas un seul exemple historique d’une telle politique qui n’ait amené, à terme, à un appauvrissement général de la population et à la faillite de l’Etat local. Et pourtant, aujourd’hui, la quasi-totalité des pays occidentaux suivent cette politique, ce qui amène à une question : mais pourquoi tous ces pays s’obstinent-ils à suivre des politiques qui, toujours et partout, ont échoué ?
La réponse nous a été fournie par Pareto et Schumpeter.
Pareto disait que chaque théorie de gouvernement devait être analysée selon deux critères :
- Est-ce qu’elle était efficace pour améliorer la réalité ?
- Est-ce qu’elle était populaire avec le corps politique?
Nous avons donc quatre possibilités : populaire et efficace (très rare), populaire et inefficace (la plus dangereuse des combinaisons), impopulaire et efficace (difficile à mettre en œuvre et réservée aux dictatures), impopulaire et inefficace (peu commune, sauf en France comme on le voit avec l’Europe). Le résultat final de l’application de théories inefficaces est toujours le même : un accroissement du pouvoir de L’Etat et une baisse des libertés des citoyens. C’est ce que nous avons vu avec le Marxisme, le Keynésianisme et que nous verrons bientôt avec l’écologie, qui est à peu près aussi scientifique que le Marxisme l’était au temps de Staline.
L’explication de ce paradoxe a été fournie par Schumpeter : Le capitalisme permet une hausse perpétuelle du niveau de vie, ce qui autorise tout le monde à suivre des études, en particulier dans des domaines aussi productifs que l’administration de l’Etat, la sociologie ou la psychologie. Voilà qui crée une classe de faux intellectuels aigris par leurs manques de réussite, et ces intellectuels, inemployables dans le secteur privé sont embauchés par l’Etat dans le secteur de l’éducation en particulier, dont la qualité s’effondre. Et les nouveaux fonctionnaires vont militer dans les partis dits « de gauche », et ils feront campagne en expliquant que le capitalisme ne marche pas et que le marché doit être remplacé par les interventions de leur employeur, l’Etat, c’est-à-dire par eux. Et ces gens-là, après avoir soutenu le socialisme scientifique en URSS, défendent aujourd’hui les idées keynésiennes en Europe et demain les idées écologiques partout dans le monde, la victoire de ces idées étant nécessaire à leur maintien au pouvoir. En fait, qu’ils soient Marxistes, Keynésiens, écologistes ou les trois à la fois, une chose est certaine : ce sont toujours les mêmes.
Et en deux générations, l’économie s’écroulera et la démocratie avec.
Cette (longue) introduction ayant été écrite, je vais maintenant montrer cette semaine pourquoi les taux d’intérêts bas sont un désastre tandis que la semaine prochaine, j’expliquerai pourquoi la croissance perpétuelle des dépenses de l’Etat est encore pire.
Première partie : Les taux bas sont un désastre et les subventions étatiques encore plus.
Premier graphique : l’apparition des taux bas entraîne toujours une hausse du prix de l’énergie.
Des taux anormalement bas ne sont rien d’autre qu’un impôt sur l’épargne, ce qui réduit l’épargne et donc l’investissement et à terme la croissance économique, contrairement à ce que nous dit la doxa keynésienne.
De plus les taux bas maintiennent en survie artificielle les sociétés qui gaspillent capital, travail et énergie, et qui donc devraient disparaître. L’efficacité énergétique du système s’écroule donc avec la rentabilité moyenne du capital investi.
La première conclusion est donc que le prix du pétrole va continuer à grimper pendant les années qui viennent tant les « investissements » dans les énergies alternatives ont une rentabilité faible (si elle n’était pas faible, les subventions ne seraient pas nécessaires), ce qui est une bien mauvaise nouvelle pour les marchés financiers. [cG1]
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