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D’après une étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), les jeunes diplômés sont dans «une situation préoccupante». Malgré la reprise, les embauches de cadres ne devraient pas, cette année, retrouver leur niveau d’avant-crise. Au micro de Sputnik, l’économiste Guillaume Travers partage cette inquiétude et craint un «engorgement».
La dégringolade est raide! En 2020, les embauches de cadres par les entreprises privées ont chuté de 19% par rapport à l’année précédente. Ce constat dramatique ressort d’une étude publiée ce 7 mai par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec). La situation devrait toutefois s’améliorer en 2021. Mais le redémarrage sera «progressif». Il ne permettra pas de retrouver «le niveau d’avant-crise». 247.000 embauches sont attendues. Un chiffre qui représente une hausse de «8% par rapport à l’année terrible 2020», mais un recul de 12% en comparaison à 2019.
[#Etude] Les prévisions de #recrutement de #cadres issues de notre observatoire @Apec_Etudes sont désormais disponibles.
À lire ici ➡ https://t.co/eIMtC0nwjG
Les disparités selon les secteurs, territoires et niveaux d’expérience se creusent. À découvrir dans notre #thread ⤵ https://t.co/orrLSDqoQv— Apec.fr (@Apecfr) May 7, 2021
Le directeur général de l’Apec, Gilles Gateau, a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il comptait «rester assez prudent dans l’interprétation de tous ces chiffres» en raison des «incertitudes qui pèsent». Il a notamment relevé les «évolutions assez significatives» entre les «intentions d’embauches exprimées par les entreprises en septembre», «plus pessimistes», et «la réalité des embauches effectuées en 2020».
Des entreprises «pas prêtes à embaucher autant» qu’avant
Reste que ce rebond semble «encore modéré» pour l’Apec. Notamment en ce qui concerne les jeunes diplômés«arrivant sur le marché du travail» qui se retrouvent dans «une situation préoccupante».
Au micro de Sputnik, l’économiste Guillaume Travers partage cette inquiétude. L’enseignant en école de commerce est «directement» confronté à un phénomène qu’il juge «important»:
«Quand les crises sont courtes, cela ne pose pas trop de problèmes. Mais la crise actuelle dure depuis la fin 2019. Dans pareil cas, beaucoup de jeunes diplômés choisissent de prolonger leurs études en faisant, par exemple, un second master. Mais cette option a ses limites. Un moment donné, un phénomène d’engorgement sur le marché du travail au niveau des jeunes diplômés finit par se manifester nettement.»
Notre interlocuteur assure que les entreprises ne sont pas prêtes à embaucher autant que par le passé. Il note également que, dans le sillage de la pandémie de Covid-19, beaucoup d’entre elles se sont réorganisées et seront en mesure d’évoluer dans un environnement de forte activité avec moins de personnel. «Il y a un vrai souci de ce côté-là», avertit l’auteur de l’essai Pourquoi tant d’inégalités? (éd. La Nouvelle Librairie).
[#Vidéo#Etude ] Quelle est la situation pour les #jeunes#diplômés et les #cadres les plus expérimenté·e·s ? Les explications de @GillesGateau ⤵#compétencescadrespic.twitter.com/Ejvfvm7QTp
— Apec.fr (@Apecfr) May 7, 2021
L’Apec souligne que la frilosité des entreprises à recruter «fragilise particulièrement les débutants».
«Les plus diplômés représentent un sujet spécifique», alerte Guillaume Travers.
Il prend pour exemple la crise financière de 2007-2008: «Les impacts ont été quantifiés. Si l’on compare ceux qui sont entrés sur le marché du travail en 2007 à ceux qui l’ont intégré en 2008, l’on s’aperçoit que la différence est colossale. Même plus d’une décennie après, encore aujourd’hui, ceux qui sont entrés sur le marché du travail en 2008 occupent de moins bons postes que leurs prédécesseurs et sont moins bien payés. Simplement, car ils sont arrivés au mauvais moment.»
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