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Un chiffre essentiel, tant redouté par les experts, vient de tomber : c’est celui de l’inflation. En France, elle reste très modérée, environ 1,5 %, malgré une légère poussée observée. En Espagne et en Grande-Bretagne, elle dépasse les 2 %. Mais aux États-Unis, elle s’élève à 4,2 %, le taux le plus élevé depuis plus de treize ans. Une poussée très forte, brutale. Ce retour de l’inflation est certes dû en partie à la hausse des matières premières et de certains produits alimentaires ou industriels, pour cause de pénurie. Nous entrons dans une phase de reprise post-pandémique qui va créer de facto un surcroît de demande à laquelle l’offre ne peut s’adapter automatiquement. C’est une sorte d’inflation « frictionnelle ». Mais l’inflation américaine est essentiellement due à une forte poussée de la demande interne, de la consommation : elle indique qu’un emballement difficilement maîtrisable est en passe de déstabiliser la situation financière du pays, voire mondiale.
Il y a quelques jours, j’écrivais sur Boulevard Voltaire que la politique de relance massive ultra-keynésienne de Biden était irrationnelle et qu’elle risquait de mettre l’économie américaine en grand danger. Mes prévisions ont été dépassées par la réalité. La distribution de chèques directement dans les boîtes aux lettre des Américains, même si elle n’est pas encore effective, provoque des anticipations consuméristes énormes, donc une flambée de la demande.
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