Au mieux, un krach reporté avec un système encore plus fragilisé

L’argent bon marché des banques centrales et les aides des Etats en milliards ne peuvent que soulager les effets de la crise ; ils ne combattent pas la cause de l’épidémie. On est en présence d’un choc économique de l’offre et d’un choc partiel de la demande (tourisme, transports aériens), tout à fait comparable par son intensité à celui de 2008, même s’il est de nature complètement différente. La réponse monétaire des banques centrales n’est pas appropriée : les baisses de taux ne sont faites que pour enrayer l’effondrement des marchés boursiers. La Fed, signe de pessimisme à long terme, a surpris mardi en réduisant ses taux de 0,5 % et programme une baisse supplémentaire de 0,5 % pour la mi mars ; mais seul un vaccin de l’Institut Pasteur serait efficace. La Fed tire ses dernières munitions, tout comme la BCE, et n’aura plus aucune marge si la crise empire.

Les banquiers centraux renvoient la balle aux gouvernements en leur demandant d’utiliser l’arme budgétaire, mais cela n’est valable que pour l’Allemagne et la Hollande, des pays sérieux, pas pour des Etats hyper-endettés comme la France, l’Italie, le Japon ou les Etats-Unis. Nous vivons dans un monde où les dettes, produits dérivés bancaires inclus, représentent 1,5 millions de milliards de dollars.

Le secteur bancaire est déjà touché de plein fouet : Société Générale, Crédit agricole et BNP Paribas accusent des baisses de 30 % depuis le début de l’année. Le chômage partiel a aussi déjà fait son apparition en France, puisque 400 entreprises ont déposé un dossier pour 6.000 salariés. Les faillites vont se multiplier. La seule façon de se sortir du guêpier sera un immense QE de création monétaire et des prêts long termes LTRO par la BCE, les gouvernements italiens et français étant exsangues. Ce sera alors le début de l’hyper-inflation et de la perte de confiance dans la monnaie. La BCE pourrait commencer par doper de 10 milliards d’euros supplémentaires son programme de rachats d’actifs plafonné depuis octobre à 20 milliards mensuels. On risque d’entrer dans une spirale infernale avec une économie à l’arrêt et des clients qui n’achètent plus (absence de commandes pour Airbus en février). La récession a en fait déjà commencé.

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