La forêt, un placement financier à long terme contre l’inflation

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Les parcelles de bois sont très prisées des investisseurs depuis le début de la crise sanitaire. Si ce placement est assorti de multiples incitations fiscales, offre une bonne sécurité et une protection contre la hausse des prix, il n’est pas sans risque.

Pour qui s’inquiète du retour de l’inflation, ou craint un retournement des marchés immobiliers ou boursiers en 2022, miser sur les forêts est une piste à étudier. A condition de disposer d’un horizon de placement très long.

Cet actif tangible et sûr a en effet un cycle d’évolution totalement décorrélé de ceux de la pierre et des actions. Mieux encore, « sur le long terme, le cours du bois évolue en parallèle de l’inflation. Cet investissement offre donc aussi une protection contre la hausse des prix », affirme Hervé Thiard, directeur général de Pictet Asset Management France.

Depuis deux ans, le placement forestier a d’ailleurs le vent en poupe. « La crise sanitaire a fait prendre conscience aux investisseurs de la valeur de la nature et nous avons connu une forte hausse de la demande », relate Sylvestre Coudert, président des Experts forestiers de France.

Contrairement à une idée reçue, il n’est pas nécessaire de disposer d’une fortune colossale pour acheter des parcelles. Car les forêts d’agrément, largement possédées par des particuliers (75 % sont privées en France), ont souvent une surface inférieure à dix hectares. En 2020 (le chiffre 2021 n’a pas encore été publié), le prix moyen d’une forêt était de 4 280 euros/hectare, soit 2,3 % de plus qu’en 2019, d’après les sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer). Avec des disparités régionales importantes, puisqu’il fallait compter 2 550 euros/hectare en moyenne dans le Massif central (+ 6,4 % par rapport à 2019) et 6 640 euros dans le Nord et le Bassin parisien (+ 1,7 % sur la même période).

Tensions sur le pin Douglas et le chêne

La raison de tels écarts ? « Le prix d’une forêt dépend de la qualité du sol et de la pression foncière, du type d’essences plantées, de l’âge des arbres et de l’accessibilité de la parcelle – qui détermine le coût de son exploitation », détaille Sylvestre Coudert. D’autres paramètres entrent aussi en jeu pour évaluer la valeur future d’une forêt, notamment « l’évolution du climat dans la région et l’avenir des espèces plantées, qui dépend de leur faculté d’adaptation aux changements de températures », ajoute-t-il.

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