La moitié des investisseurs victimes des nouvelles conditions d’emprunt en 2020 ?

Haro sur les investisseurs immobiliers ? Afin de freiner la machine du crédit immobilier, le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) – où siègent la Banque de France et le ministre de l’Economie et des finances Bruno Le Maire – a formulé des recommandations en fin d’année. Les banques ont joué le jeu et ont donc resserré leurs conditions d’emprunt, comme nous l’expliquions ici. Environ 100.000 ménages, modestes pour la plupart, pourraient être exclus selon les projection de l’économiste de la FBF (Fédération bancaire française) et Michel Mouillart. Car depuis le début de l’année, il est interdit de prêter sur plus de 25 ans. Les ménages empruntent donc sur une durée plus courte, augmentant ainsi leur endettement au-delà du plafonds autorisé. En janvier, la durée moyenne des crédits immobiliers a sévèrement chuté et est passée de 232,3 à 226,7 mois en moyenne, retombant sous la barre des 19 ans.

Surtout, la proportion des crédits pouvant déroger à la règle d’endettement des 33% doit drastiquement se réduire. En clair, les régulateurs bancaires exigent des établissements que les ménages ne consacrent pas plus d’un tiers de leurs revenus nets au remboursement d’un crédit immobilier. Pour laisser quelques marges de manoeuvres aux banques, les régulateurs ont instauré un quota d’exception. Ainsi, 15% de la production de crédit pourra outrepasser ce plafond d’endettement, dont trois quarts pour les seuls primo-accédants.

Autrement dit, l’exécutif et les instances souhaitent flécher l’épargne immobilière vers l’accès à la propriété et non pas sur les achats locatifs. Ce sont donc bien les investisseurs qui seront pénalisés. Selon les dernières données de la Banque de France, publiées en septembre, plus d’un investisseur immobilier sur trois dépassait 35% d’endettement, alors qu’ils sont moins d’un sur cinq pour les primo-accédants. Beaucoup de dossiers acceptés en 2019 ne le sont plus en 2020.

Deux méthodes de calculs bien différentes

Car les banques ont changé leur fusils d’épaule. “Certaines écrivent noir sur banc qu’elles ne prennent plus de dossiers d’investisseurs et nos franchisés constatent que ce type de client n’est plus le bienvenu chez les établissements. D’autres les acceptent, mais leur appliquent depuis le début de l’année les mêmes modes de calcul que ce qui se fait déjà pour les primo-accédants confirme Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vousfinancer.”.

Ces opérations permettent de calculer le taux d’endettement. Ce dernier n’est autre que le rapport entre les dépenses obligatoires et les rentrées d’argent, le quotient ne devant pas excéder 33%. Dans la partie des dépenses, on incorpore le montant du loyer ou le montant du crédit immobilier, d’autres crédits – consommation ou prêt étudiant – ainsi que les éventuelles pensions alimentaires à verser. A l’inverse, les revenus comprennent le salaire net et la pension de retraite, les pensions alimentaires reçues, les rentes ainsi que les revenus locatifs. Ces derniers sont cependant pondérés, entre 70 et 80% de leur valeur de marché, afin de prévenir l’éventuel risque de vacance locative, d’impayé de loyers ou de charges incombant au propriétaire.

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