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Le directeur général de l’OMC, l’organisation mondiale du commerce, qu’on n’avait pas beaucoup entendu pendant la Pandémie, estime que la chute du commerce mondial devrait être moins forte que prévue au deuxième trimestre. Il apporte donc sa petite contribution à la perspective d’une sortie de crise au moment où, en Europe, les signes se multiplient montrant une reprise possible de la circulation du virus. En Allemagne, en Suisse, au Portugal et même en France qui ne paraît pas épargnée par ce risque.
Roberto Azevedo, le directeur général de l’OMC, était resté très absent au début de l’épidémie, lui qui bien étrangement, s’est abstenu de mettre en cause la responsabilité de la Chine, oubliant les fondements de sa fonction. L’Organisation mondiale du commerce a quand même été créée pour favoriser le développement du commerce mondial et surtout, en être le gendarme chargé de veiller à son bon fonctionnement. Notamment après l’arrivée de la Chine sur le marché mondial au début des années 2000.
Aujourd’hui, il sort du silence pour adresser un satisfecit aux gouvernements qui, selon lui, ont dans l’ensemble bien réagi à l’épidémie. D’où « la reprise du commerce mondial ».
Le directeur général de l’OMC n’a pas tort mais se console avec peu. Parce que la chute du commerce international a été terrible entre le premier et le deuxième trimestre, avec un effondrement de 18 ,5 %. Effondrement historique.
Compte tenu de ce qui s’est passé au deuxième trimestre, ce n’est pas étonnant puisque le monde entier s’est arrêté. La Chine s’est fermée en février, plus d’avions, plus de bateaux, puis les pays d’Asie, la Corée; puis le Moyen-Orient, l’Europe et l’Amérique du Nord et du Sud. Sans refaire le film, c’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que tous les gouvernements (ou presque) ont décidé de se confiner pour empêcher la circulation du virus. Tout s’est passé comme si on avait arrêté la circulation du sang. On a mis la planète dans une sorte de coma administratif pour sauver des vies humaines.
Mais pour sauver des vies humaines, on a aussi pris le risque de ruiner toutes les économies. Donc pas d’activité, pas de commerce mondial, pas de croissance et pas d’emplois.
Alors le directeur général de l’OMC pense que la situation se redresse un peu. Heureusement ! Puisqu’après deux mois de purge, les ports se rouvrent, les avions commencent à redécoller et les économies se déconfinent.
La situation peut se redresser plus vite que ce qu’on pensait. Beaucoup d’économistes travaillent sur une courbe en V. Une chute très rapide et très profonde, ce qui s’est passé, suivie d’un redressement tout aussi rapide. Avec des vraies raisons.
La première, c’est que la crise n’a pas détruit les systèmes de production. Les usines, les avions, les machines se sont arrêtées donc on peut les faire repartir.
La deuxième raison, c’est que dans beaucoup de cas, les contrats de travail n’ont pas été cassés. On a organisé le chômage partiel et découvert le télétravail à grande échelle.
Et puis troisième raison, les gouvernements ont assez bien réagi. Dans les pays qui s’étaient préparés, avec des masques et des tests, on a pu limiter les dégâts, la chute d’activité a été moins grave, comme en Allemagne. Dans les pays qui n’étaient absolument pas préparés comme la France, on a tout bloqué mais on a aussi mis beaucoup d’argent pour amortir le choc. Avec le chômage partiel, les aides aux entreprises et les prêts garantis, l’Etat français a mobilisé plus de 500 milliards d’euros.
Les premiers chiffres du déconfinement qui tombent de l’Insee actuellement montrent que les effets sur l’économie sont positifs. Les commerces repartent, les transports, les administrations, les restaurants, et demain les salles de spectacle. Tout repart plus vite que ce qu’on craignait. En amont, l’industrie repart également avec la reprise du travail. Pendant le confinement, l’appareil industriel était tombé à moins de 50% de sa capacité. Aujourd’hui il tourne à 80 %. Dans l’agroalimentaire, dans le digital, dans la chimie, dans le transport aérien. L’automobile a du mal à écouler rapidement ses stocks, les constructeurs ont du mal à inventer l’avenir mais le secteur n’est pas en panne.
La France obéit à une logique de courbe en V. On a très fortement chuté mais on peut rebondir assez vite. Les risques sont très bien connus maintenant.
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