En ce qui concerne les banques, « le choc reste à venir, il va y avoir de la casse, avertit UBS »… voici de quoi faire frémir la ménagère de plus de 50 ans et celle de moins de 50 ans également !
Ce n’est pas de moi, c’est du site aussi sérieux qu’optimiste Capital.fr !
C’est dire si on ne fait pas dans le pessimisme de bas étages !
« Les banques européennes se préparent pour le moins à une année difficile. « Il va y avoir de la casse, mais on ne sait pas exactement quand », résume auprès de l’AFP Lorraine Quoirez, analyste chez UBS, interrogée sur les premières conséquences bancaires du confinement qui a freiné les échanges économiques et fait plonger les marchés. La plus visible sur le premier trimestre : les banques européennes ont toutes mis de côté des réserves de capital supplémentaires en vue de parer aux éventuels défauts de paiements de leurs clients.
Ce « coût du risque » a ainsi flambé entre janvier et mars, amputant lourdement leurs bénéfices voire entraînant des pertes à l’image de celles de la banque italienne Unicredit, plombée par 1,2 milliard d’euros de provisions. Pour évaluer le niveau du coût du risque, chaque établissement « a choisi son scénario avec des hypothèses différentes », fondées sur de nombreux facteurs tels que les estimations de produit net bancaire et l’évolution des prix du pétrole, explique Mme Quoirez ».
Quelles sont ces différentes hypothèses ? Mystère et boule de gomme, vous n’en saurez pas plus. Il ne faut tout de même pas trop effrayer notre ménagère… Après en ce qui concerne les provisions elles sont évidemment affaire de prévisions, et votre variable d’ajustement c’est… vos anticipations.
Mais les anticipations, c’est comme votre politique sanitaire, surtout en France.
Si vous n’avez pas assez de masques pour tout le monde vous répéterez en boucle, aidé par de serviles serviteurs zélés qui n’auront pas peur de passer pour des imbéciles (surtout au prix où ils sont payés), que les masques ne servent à rien dans le cas d’un virus aéroporté.
Si vous êtes une banque qui n’a pas énormément de fonds propres, vous prendrez un scénario pas trop noir, histoire d’avoir les moyens de provisionner les risques qui vont avec votre scénario… Sinon c’est la faillite tout de suite. Je connais peu de banques qui diraient qu’elles ne vont pas avoir assez de fonds propres pour passer les provisions nécessaires. Il ne faut tout de même pas trop effrayer notre ménagère…
« Jusqu’ici les provisions réalisées sont essentiellement « collectives » c’est-à-dire qu’elles concernent une certaine catégorie d’entreprises, par exemple les PME, ou des secteurs considérés comme sensibles, poursuit l’analyste. Les montants annoncés ou prévus par certaines banques sont vertigineux: la britannique Barclays a mis de côté 2,1 milliards de livres (environ 2,4 milliards d’euros), selon ses projections d’impact de la pandémie de Covid-19. L’espagnole Santander, première banque de la zone euro par sa valeur de marché, a provisionné 1,6 milliard d’euros tandis que la française Société Générale, en perte trimestrielle pour la première fois depuis 2012, prévoit cette année des provisions de 3,5 milliards d’euros selon « le scénario de base Covid » à environ 5 milliards en cas d’ »arrêt prolongé ».
Oui, enfin, ils pourraient déjà provisionner un peu par secteur, parce que l’on sait très bien que les secteurs du tourisme et des restaurants sont plus touchés que l’informatique.
Ils pourraient aussi provisionner par typologie, car on sait très bien que les PME sont nettement plus fragiles… que les grands groupes cotés en bourse !
On peut donc en déduire, que un petit hôtel a plus de chance de mettre la clef sous la porte que le groupe Accor, de même que le bistrot du coin a moins de chance de se relever que la chaîne Buffalo Grill ou MacDo et ses drives !
Mais je ne suis qu’un modeste économiste de grenier.
Ce qui est certain – et j’en parlais longuement dans le dossier stratégie ci-dessous consacré aux banques et au risque de faillite – que la question clef qui serait à surveiller c’est l’évolution du coût du risque, c’est-à-dire des provisions que l’on passe en prévision des pertes que la banque ne manquera pas de devoir supporter.
D’où viennent ces pertes ?
Essentiellement des défauts de remboursements de crédits.
Si les clients ne remboursent pas les crédits alors la banque perd aussi sec cet argent non remboursé et doit le constater dans ses comptes par une « provision ».
Mais…
« La solidité actuelle des banques résulte aussi du renforcement de leurs capitaux intervenu depuis plus de dix ans. Selon la Banque des règlements internationaux, sorte de banque centrale des banques centrales, entre fin juin 2011 et fin juin 2019, les 100 plus grandes banques ont augmenté de 98 % leurs fonds propres de première catégorie, soit d’environ 1 900 milliards d’euros. « Tous ceux qui se plaignaient dans le secteur (bancaire) des exigences de fonds propres doivent bien admettre maintenant qu’elles étaient fondées » car ces coussins de capitaux « peuvent justement servir au moment où il faut affronter les difficultés »… C’est vrai qu’il ne faut tout de même pas trop effrayer notre ménagère…
Pourtant il est une chose que ne relève pas cet article, et c’est normal il ne faut pas effrayer ni faire peur, c’est mauvais pour le moral des troupes.
A votre avis, quand le régulateur renforce ses exigences de fonds propres pour les banques, il le fait sur la base de tests de stress, d’hypothèses de crise, avec des récessions…
A votre avis c’est l’hypothèse de l’Autorité Bancaire Européenne ?
En gros des récessions de 1 à 3 % avec une reprise relativement rapide derrière.
Voilà ce à quoi on demande aux banques de résister.
Hors, second volet de la question essentielle à se poser.
A votre avis, nous sommes confrontés à quoi ?
A une récession de 2 % ?
Ou à un effondrement du PIB mondial de plus de 10 % au moins sur l’année 2020, car si il y a une seconde vague et que nous sommes confinés le plus long de l’année, ce sera encore bien pire ?
Croyez-vous que les fonds propres des banques soient suffisants ?
Evidemment non.
Jamais ils n’ont été calibrés pour une situation aussi grave.
Les banques vont faire faillite. C’est inévitable.
Il faudra choisir entre les sauver ou les laisser tomber… Je vous explique tout dans le dossier ci-dessous. Tous les abonnés à la lettre Stratégie c’est le moment de le relire pour le mettre en perspective avec cet article du magazine Capital. Pour ceux qui veulent aller plus loin, plus de renseignements ici.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT