Les refus de financement explosent à cause des taux d’usure. Même en rognant massivement sur leurs marges, les courtiers ne parviennent pas à faire passer certains dossiers.
La grogne monte. Les taux d’usure du deuxième trimestre prennent en tenaille tout le marché alors que les taux d’intérêt continuent d’augmenter (voir encart ci-dessous). Des banques aux acquéreurs en passant par les courtiers, tous les acteurs sont concernés et tirent l’alarme.
Des taux d’usure obsolètes
« Il y a un défaut structurel dans le calcul du taux d’usure, assène Olivier Lendrevie, directeur général de Cafpi. Ceux du deuxième trimestre sont basés sur les taux décaissés par les banques au premier trimestre, ce qui induit un décalage de plusieurs mois par rapport à la situation d’aujourd’hui ».
La méthodologie appliquée par la Banque de France s’attire les critiques du marché depuis les premiers signes de remontées des taux d’intérêt. Très tôt les courtiers ont alerté sur le risque d’un effet ciseau. Vousfinancer affirmait déjà en avril dernier que les refus avaient augmenté chez 75% de ses agences. «Dans certaines, c’est 20% des dossiers qui ne passent plus à cause du taux d’usure», écrivait la société dans une note. Côté Pretto, on prévient que les dossiers dépassant le taux d’usure représentent 15,2% depuis le début de l’année (et même 24% en avril), contre 4,3% seulement en 2021.