Entre son train de vie et celui des Français, l’État a tranché


Le gouvernement s’apprête à injecter 100 milliards d’euros d’aides supplémentaires dans l’économie française. S’interrogeant sur l’efficacité des plans de relance, le président de Contribuables associés estime que l’exécutif devrait réduire son train de vie plutôt que de générer de nouvelles dépenses que devront payer les Français.

160.000 emplois créés en 2021, tel est l’objectif du fameux plan de relance de l’économie française annoncé par Jean Castex début septembre. Chiffré à 100 milliards d’euros, son examen a débuté à l’Assemblée nationale, dans le cadre de celui du Projet de loi de finances (PLF) pour 2021.

«Chaque emploi coûterait 625.000 € pour les finances publiques et donc les contribuables français […] cela équivaut à 32 années de SMIC», vulgarise Eudes Baufreton, directeur de Contribuables associés. Une «division simple», mais aussi simple qu’in fine, ce plan de relance «sera payé par le contribuable», défend-il au micro de Sputnik.

«C’est un montant qui nous paraît démesuré comparé à son faible résultat. Cela ne peut qu’amener des questions sur la manière dont cela a été calculé et on voit bien qu’il y a un flou artistique derrière. Flou artistique qui sera payé par le contribuable», développe le directeur de Contribuables associés.

Celui-ci a ainsi fait passer aux 577 députés une suggestion de question écrite à Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, afin d’obtenir des «précisions» sur ce fameux chiffrage. Autre point qui suscite la curiosité d’Eudes Baufreton: des projections en matière de créations d’emplois ont-elles été réalisées dans l’«hypothèse» ou les 100 milliards du plan de relance «auraient été exclusivement mobilisés sous forme de réductions de charges sociales, d’impôts et de taxes»?

Moins de charges sociales pour être «compétitifs»

En effet, ce plan censé sauver l’économie française –et préserver des centaines de milliers d’autres emplois– n’alloue qu’un tiers de ses ressources (34 milliards d’euros) à la stimulation de la compétitivité des entreprises. Parmi eux, 20 milliards sont en réalité des baisses d’impôts, plus précisément celles des impôts de production, annoncées par Bruno Le Maire. Bien qu’il salue cette décision d’«enfin» baisser ces charges sur les entreprises industrielles, Eudes Baufreton rappelle que ces prélèvements resteront «six fois supérieurs» à leurs équivalents d’outre-Rhin. «Cela va dans le bon sens, mais ce n’est pas avec ça qu’on réindustrialisera le pays», tacle le directeur de Contribuables associés.

«Le seul moyen de lutter contre cette désindustrialisation c’est d’avoir un coût de la main-d’œuvre qui soit compétitif. Pour être compétitif aujourd’hui, il faut avoir moins de charges sociales», insiste le responsable associatif.

Ce dernier fait la distinction entre les charges pesant sur les épaules des ménages et celles grevant les comptes des entreprises: celles qui correspondent à des prestations (chômage, retraites, etc.) et celles qui ne servent qu’à alimenter l’administration responsable de la gestion du système de redistribution. Or, la charge fiscale générée uniquement par cette dernière est en France «disproportionnée par rapport à ce que font d’autres pays», selon Eudes Baufreton.

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