Immobilier: la démarche responsable

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Les critères environnementaux et sociétaux deviennent des enjeux majeurs pour les bâtiments. Et vous pouvez choisir d’investir dans des fonds immobiliers responsables. Lancés récemment, ils ont déjà le vent en poupe.

Quand on interroge les Français, la réponse est sans appel: l’immobilier reste leur investissement privilégié. Ils sont 26% à envisager d’acheter leur résidence principale, 20% à considérer placer leur argent dans un investissement locatif et 13% dans une résidence secondaire. Et si, pour son logement, on peut choisir un bâtiment écologique, il est aussi possible d’épargner dans des fonds immobiliers responsables, de plus en plus plébiscités.

Tout comme dans les autres domaines de l’épargne responsable et solidaire, ces fonds offrent des garanties concernant l’environnement, la qualité des entreprises et des sous-traitants qui les construisent, la bonne gestion des immeubles et le bien-être des occupants. Ce cahier des charges est regroupé sous les critères dits «ESG» (pour «environnementaux, sociétaux et de gouvernance») appliqués à l’immobilier. L’argent investi est donc assuré de servir pour des bâtiments respectant des normes environnementales et sociales. Une nécessité, car le secteur va connaître dans les années de sérieuses mutations.

Une évolution indispensable du secteur

Là-dessus, les chiffres sont clairs: selon les estimations de l’ONU, le secteur immobilier a émis près de dix gigatonnes de CO2 en 2019, soit 38 % des émissions de CO2 dues à l’énergie dans le monde. En France, le ministère de la transition écologique estime à 123 millions de tonnes de CO2 les émissions de CO2 du secteur immobilier. Il représente 44% de l’énergie consommée en France. Pour obtenir la neutralité carbone d’ici à 2050, comme s’y est engagé notre pays, il est impératif de réduire drastiquement ces émissions.

La réglementation l’encourage, notamment en incitant à des programmes de rénovation de l’ancien et par la construction d’immeubles neufs répondant à des certifications comme HQE (haute qualité environnementale) ou BREEAM (l’équivalent HQE à l’international), ou à des normes comme BBC (bâtiment basse consommation). «Ces bâtiments visent une empreinte carbone maîtrisée pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, une consommation énergétique sobre et un confort des occupants», précise Sabine Brunel, responsable programme Bâtiment décarboné et relations partenaires à l’Observatoire de l’immobilier durable.

Un éventail de solutions

Pour diminuer l’empreinte carbone à la construction, il est possible dorénavant de privilégier des matériaux plus écologiques, comme le bois, même pour des immeubles de grande hauteur. «On expérimente aussi des constructions en terre crue, et on prend en compte la question de gestion des déchets de chantier, en essayant de les revaloriser», explique Sabine Brunel.

Ces bâtiments doivent ainsi être prêts pour la transition écologique et capables de résister aux aléas induits par le changement climatique. «On peut prévoir une construction sur pilotis pour prévenir des risques d’inondation, ou bien encore intégrer des pare-soleil aux parois vitrées pour limiter les vagues de chaleur, ou utiliser la géothermie, c’est-à-dire l’inertie thermique de la terre, pour refroidir ou réchauffer les immeubles», détaille Sabine Brunel. Cela s’applique également à des bâtiments plus anciens qui, rénovés, peuvent améliorer leurs performances énergétiques. Et ce sont tous ces types d’immeubles que les fonds immobiliers visent.

Des placements prêts pour l’avenir

En plaçant son argent dans l’immobilier responsable, on «verdit» son portefeuille et on participe activement à la construction ou la rénovation d’immeubles pour les rendre plus vertueux d’un point de vue écologique. Pour ces fonds, comme pour les autres produits financiers, il existe un label certifiant leurs qualités: le label ISR (investissement social et responsable), agréé à l’été 2020 et lancé à l’automne.

Auparavant limité aux fonds d’actifs mobiliers (actions, titres, …), le label ISR s’est ouvert depuis près d’un an à l’immobilier. «Ce label vise à concilier performance économique et impact social et environnemental», explique Nehla Krir, directrice développement durable et RSE (responsabilité sociétale des entreprises) chez BNP Paribas Real Estate Investment Management (REIM).

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