Inflation : quelles conséquences sur les dettes publiques ?

Dans leur rapport In Gold We Trust 2021, Ronald-Peter Stöferle et Mark J. Valek (S&V) anticipant le grand retour de l’inflation au travers d’un un « changement de climat monétaire » qui interviendra à court terme, et se perpétuera à moyen et long terme. S’il se réalise, ce scénario aura des conséquences dramatiques pour les épargnants, et ce du fait du niveau d’endettement des Etats.

Bienvenue dans l’ère de la politisation du crédit !

Pour S&V, notre époque a ceci en commun avec les périodes de guerre que les banques centrales semblent avoir fait une croix sur leur indépendance vis-à-vis du pouvoir politique. Il ne faut plus voir en elles des «gardiens de la monnaie » mais des« financiers de l’État », écrivent-ils.

Les deux Autrichiens détaillent en quoi consiste ce passage de témoin entre l’ère de la désinflation et celle de la reflation monétaire : « Une rupture de tendance fondamentale dans la façon dont la monnaie est créée a peut-être eu lieu à la suite de la pandémie de Covid-19. Le sceptre de la création monétaire est passé des banques commerciales aux politiciens. Reste à savoir si cela n’est que « temporaire ». Mais les discussions sur la transition écologique des économies suggèrent qu’il s’agit d’un changement permanent dans le cadre du changement de climat monétaire. L’ère de la politisation du crédit a peut-être commencé. »

Et S&V s’attachent depuis des années à prendre le pouls de cette évolution fondamentale…

Le changement de climat monétaire » est-il à venir ou bien a-t-il déjà eu lieu ?

Outre son modèle propriétaire d’anticipation du cours de l’or présenté l’année passée, Incrementum dispose d’un modèle propriétaire de signalisation de l’inflation. Il repose sur « l’évolution des prix des classes d’actifs sensibles à l’inflation telles que l’or, l’argent, les autres matières premières (BCOM), et les actions minières aurifères »,et a vocation à permettre de « tirer des conclusions sur la tendance actuelle en matière d’’inflation. »

A fin mai, S&V réitéraient leur constat de l’année dernière : « [en mai 2020], nous soulignions déjà l’amorce d’un retournement de tendance au niveau de l’inflation. Un an plus tard, nous avons des raisons de penser que le tournant à long terme de la dynamique d’inflation s’est effectivement produit », écrivent-ils.

A l’heure où j’écris ces lignes, l’actualité ne les a pas démenti puisque les chiffres de l’inflation du mois de juin tombés le 13 juillet ont fait émerger le doute sur le caractère « transitoire » de ce phénomène chez nombre de commentateurs.

13 juillet : « Sommes-nous toujours sûrs que l’inflation américaine élevée est transitoire ? Regardez à quel point les États-Unis (en bleu) sont une aberration par rapport à la zone euro (en noir) et au Japon (en rouge). L’inflation élevée aux États-Unis n’est pas seulement due aux contraintes de l’offre mondiale. Elle est due à la relance budgétaire massive des États-Unis et à une forte poussée de la demande. Pas si transitoire… »

13 juillet : « Le retour de l’inflation version années 1980 ? L’IPC de base américain a augmenté de 0,9166% en juin, sa plus forte hausse depuis 1981, contre 0,4% prévus, et de 4,5% en glissement annuel contre 4,0% prévus » :

Comme l’écrit Paul Singer, les dernières décennies ont « progressivement conduit à la croyance (folle) et largement répandue selon laquelle l’inflation serait une relique du passé, et non une possibilité moderne. »

Et pour S&V, à la question de savoir si l’inflation va faire un come-back digne de Manchester contre le Bayern lors de la finale de Champion’s League de 1999, la réponse est « un oui sans équivoque. »

Tout ne serait donc qu’une question de temps avant que l’inflation ne fasse une remontada d’anthologie.

Et c’est là que du point de vue des gouvernements et des banques centrales, il y aurait un problème. Pas un problème de l’ordre du gravier dans la chaussure, mais plutôt de l’ordre du ciel qui vous tombe sur la tête : un retour de l’inflation menacerait de faire éclater la mère de toutes les bulles : celle des dettes souveraines.

Le « statu quo des dynamiques de l’inflation » ainsi posé, venons-en à la racine du mal : l’endettement étatique.

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