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Le patron de la Commission chinoise de réglementation des banques et des assurances a constaté les risques entraînés par la déconnexion entre marchés financiers et économie réelle. Notamment en Europe et aux États-Unis. Cette mise en garde n’étonne pas Jean-Paul Tchang, économiste et spécialiste de la Chine. Il livre son analyse à Sputnik.
Le géant chinois rejoint les rangs des observateurs inquiets face à l’euphorie des marchés financiers, en particulier à l’Ouest. Puissant patron de la Commission chinoise de réglementation des banques et des assurances, Guo Shuqing a exprimé ses préoccupations lors d’une conférence de presse, comme le rapporte CNBC: «Les marchés financiers sont très hauts en Europe, aux États-Unis et dans d’autres pays développés et cela va à l’encontre de l’économie réelle.»
Contrairement aux dirigeants de la BCE et de la FED qui continuent à minimiser ou nier l’existence de bulles spéculatives liées à leurs politiques d’hyper-stimulus monétaire,le régulateur des banques chinoises exprime clairement son inquiétude face aux bulles des prix d’actifs. https://t.co/s1AFGMrtKR
— herve hannoun (@HerveHannoun) March 2, 2021
Un tacle de Pékin à l’Occident? Pas du tout, pour l’économiste et spécialiste de la Chine Jean-Paul Tchang, qui rappelle le contexte de l’intervention de Guo Shuqing: «Une conférence de presse organisée par le gouvernement alors que l’Assemblée nationale populaire s’apprête à débattre de la politique économique à venir pour le prochain plan quinquennal.»
«Ce n’était en aucun cas une intervention spécifique en vue d’attaquer les politiques monétaires étrangères, mais une présentation du contexte économique à des fins de préparation», relativise notre interlocuteur.
Reste que le constat de Guo Shuquing n’en est pas moins une réalité pour Jean-Paul Tchang. Lui qui suit de très près l’actualité économique chinoise souligne que ce premier, lors de son intervention, a dit comprendre que de nombreuses nations aient mis en place des politiques budgétaires et monétaires extrêmement généreuses afin de faire face à la crise.
«Il constate néanmoins que ces politiques peuvent avoir des effets secondaires dangereux. Et Guo Shuqing lance cet avertissement sur la base de ce que les Chinois ont eux-mêmes expérimenté à la suite de la crise de 2008-2009. Pékin avait alors lancé un grand plan de relance budgétaire et monétaire qui a engendré de nombreuses bulles financières», poursuit le spécialiste.
D’après ce dernier, Guo Shuqing affirme simplement «que quand l’écart est aussi grand, une correction aura lieu tôt ou tard». Et les politiques monétaires ultra-accommodantes ne feraient que renforcer les effets de levier qui dopent les marchés financiers.
Pékin songe à maîtriser les flux de capitaux
Depuis le krach de mars 2020, les marchés financiers européens et surtout américains enchaînent les records. Ces derniers sont notamment poussés par les politiques monétaires des banques centrales, en particulier la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale américaine (Fed). Ces deux institutions se sont engagées à injecter des centaines de milliards de devises dans l’économie afin de lutter contre la crise du Covid-19. Le bilan de la BCE dépasse désormais les 7.000 milliards d’euros. Cela représente plus de 70% du PIB de la zone euro…
Le bilan de la #BCE atteint un record historique à 7,070.1 Mds €. Le total des actifs a augmenté de 24.7 Mds € la semaine dernière. La taille du bilan de la BCE représente désormais 71% du PIB de la zone euro contre 34.7% pour la Fed, 36.9% pour la BoE et 128.7% pour la BoJ pic.twitter.com/jCJCu4xmgN
— OR.FR (@Or_fr_) February 17, 2021
Jean-Paul Tchang souligne également l’écart entre les récessions historiques endurées dans de nombreux pays et «les taux de croissance absolument incroyables atteints par les marchés». Pendant que le CAC40 performe, la France vient d’encaisser la pire récession depuis la Seconde guerre mondiale, (-8,3%) alors que la Banque de France prévoit une croissance de 5% en 2021.
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