Pourquoi le rebond des marchés est une mauvaise nouvelle


La capitalisation de Tesla a chuté de 150 milliards de dollars en une séance le 9 septembre 2020.

Les actions grimpent et grimpent… il y a de quoi se réjouir, non ? Eh bien, pas vraiment, si l’on examine vraiment tous les facteurs – et si l’on tient compte de la différence entre prix et valeur.

A défaut de rebond de l’économie réelle, nous pouvons nous targuer de voir les Bourses européennes retrouver des couleurs.

Durant la majeure partie de l’année, les indices du Vieux continent ont fait pâle figure par rapport à leurs pendants nord-américains : -7,5% entre le 2 mars et le 1er septembre pour le CAC 40, +9% pour le DAX 30 allemand, tandis que le S&P 500 s’arrogeait +14% et que le Nasdaq s’offrait, excusez du peu, +39,9%.

Les commentateurs et économistes de plateaux télévisés avaient alors beau jeu de se lamenter de la contre-performance des valeurs européennes, et plus particulièrement des titres français. Ce faisant, ils commettaient un contre-sens majeur en confondant le prix des actifs et leur valeur.

Alors que les actions françaises ont, en novembre, connu un parcours remarquable (+21,5% sur le mois), les mêmes analystes se réjouissent de concert. Une fois de plus, ils se trompent du tout au tout : cette hausse loin des fondamentaux n’est pas une bonne nouvelle pour les épargnants.

Quel bon prix pour une action ?

Pour reprendre un adage économique bien connu : « Le prix est ce que vous payez pour acheter un actif, la valeur est ce que vous obtenez en échange. »

Déterminer le prix d’une action est facile : il suffit d’ouvrir votre navigateur internet ou l’application smartphone de votre courtier et vous connaîtrez, en quelques secondes, le prix auquel il est possible d’acheter un titre.

Déterminer la valeur, en revanche, est une tâche impossible. M. le Marché s’efforce au quotidien de déterminer la valeur des actifs cotés en synthétisant l’ensemble des informations disponibles. Il hésite, part dans des excès d’optimisme puis de pessimisme en fonction d’éléments qui n’ont parfois rien à voir avec l’entreprise… mais malgré ces errements, nous n’avons jamais trouvé de meilleur moyen de fixer un prix à une action.

Que feraient les opérateurs s’ils étaient omniscients ? La première chose à comprendre est qu’ils seraient, dans ce cas, d’accord sur le prix des actions à tout instant et que, hors phénomènes macro-économiques violents, le cours des actions suivrait une évolution similaire à celui des obligations autour de leur valeur intrinsèque.

Un opérateur omniscient n’aurait aucun mal à déterminer la valeur d’une action à un instant T à l’aide d’une formule simple.

En l’absence d’incertitude et dans un contexte où l’épargne sans risque est rémunérée à 0%, la valeur réelle d’une action est égale à la valeur liquidative (l’argent rendu aux actionnaires le jour où l’entreprise cessera son activité) augmentée des dividendes à venir.

Prenons un exemple bien concret. Vous avez la possibilité d’acheter une action qui vous permettra de toucher, avec certitude, 100 € dans un an lors de la liquidation de l’entreprise.

Combien serez-vous prêt à la payer ? Dans un contexte de taux-zéro, jusqu’à 99,99 € : vous êtes ainsi sûr de faire un profit. La payer plus de 100 € n’aurait aucun sens.

Maintenant, imaginez que cette action vous donne droit, toujours avec la même certitude, à 10 € de dividende au 1er janvier en plus de 100 € de valeur liquidative. Combien serez-vous prêt à la payer ? Jusqu’à 109,99 € si vous êtes cohérent.

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