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Entre les mois de février et de juin 2020, le glissement sur un an de l’agrégat monétaire de la zone euro a accéléré de 5% à 9%.
Les marchés restent vigilants en matière de relations sino-américaines. Il n’empêche qu’ils « jouent » le scénario d’un environnement économique et politique plus porteur. La baisse du dollar en est un reflet. Celle-ci est sans doute accentuée par un activisme monétaire perçu comme étant plus important aux Etats-Unis qu’ailleurs et par une Union Européenne qui paraît enfin à même d’articuler un policy mix à la hauteur des enjeux économiques du moment. Sera-t-elle capable d’en faire autant en ce qui concerne la politique internationale ?
La fermeture du consulat chinois de Houston, un mauvais signal pour le marché
Le marché a réagi négativement à la nouvelle de la décision de fermeture du consulat chinois de Houston, prise par l’Administration américaine. L’effet a été plus visible sur la bourse européenne qu’américaine. La raison est à rechercher dans l’espionnage industriel pratiqué par les autorités de Pékin. La grande ville texane serait un centre important de cette « activité ». On le voit une fois encore ; pas une semaine ne se passe actuellement sans qu’une nouvelle anicroche diplomatique n’intervienne. Pour le moment, chacune des deux parties s’efforce de cantonner les incidents au domaine politique et de faire en sorte qu’il ne vienne pas questionner les relations économiques directes. Cela risque d’être de plus en plus difficile à faire, avec la perspective dans ce cas que le crescendo en cours vienne remettre en cause le « fameux » accord de phase 1, signé en janvier dernier. Si l’enchaînement devait se produire, il faudrait s’attendre à une ambiance davantage risk-off sur les marchés financiers. Celle-ci s’accompagnerait alors probablement d’un raffermissement du dollar américain.
Les conditions sont réunies pour une dépréciation du dollar
Observons qu’on n’en est pas complètement là à l’heure actuelle. Si le dollar s’est apprécié face au yuan à l’annonce de la fermeture du consulat chinois de Houston et maintient depuis son avance, le mouvement n’a pas été durable, ni contre l’euro, ni par rapport à l’ensemble des devises. En prenant un peu de recul, il apparaît que, au-delà de toutes les incertitudes qui entourent les marchés, les investisseurs et les opérateurs « jouent » un scénario qui intègre deux logiques : une réduction des risques, qu’il soient de nature économique ou politique, avec qui plus est l’idée que la dynamique peut sous certains aspects paraître moins favorable aux Etats-Unis qu’ailleurs, et un volontarisme de politique économique, singulièrement monétaire, plus marqué aux Etats-Unis qu’ailleurs. Dans ces conditions, le dollar se déprécie. C’est ce qu’on observe depuis le mois de mai.
Au même moment, la sortie du confinement se rapproche en Europe et aux Etats-Unis, avec l’anticipation que cela enclenchera la reprise de la croissance économique. De fait, les indices PMI s’améliorent généralement à partir de juin.
L’incertitude politique se réduit aussi, avec l’espoir avant tout que la Chine et les Etats-Unis sauront ne pas aller trop loin dans leurs différents et que l’Europe saura cette fois-ci se montrer à la hauteur des enjeux rencontrés. En intégrant aussi le point que les interrogations sanitaires et électorales outre-Atlantique peuvent être mises au passif du dollar et renforcer ainsi le mouvement de glisse.
Remarquons donc aussi que l’activisme monétaire, encore plus marqué aux Etats-Unis qu’en zone euro, intervient aussi sans doute dans la baisse du dollar par rapport à l’euro. Par-delà la question de l’influence des autorités monétaires de Pékin sur le taux de change de la devise nationale, on peut être tenté d’étendre le constat à la parité dollar–yuan. Entre les mois de février et de juin, le glissement sur un an de l’agrégat monétaire large a accéléré de 7% à 24%. En zone euro, l’accélération est de 5% à 9% et en Chine de 8% à 11%.
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