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Jacques de la Rosière est un ancien Directeur Général du FMI.
C’est aussi l’un des membres du G30, dont je vous ai traduit le dernier le rapport et dont vous pouvez voir la couverture ci-dessous.
Un rapport passionnant qui explique par le menu et les détails ce qu’il va falloir faire pour réduire les perfusions à l’économie liées au Covid et comment et sur quel critère il faudra bien laisser mourir de très nombreuses entreprises et sacrifier l’emploi qui va avec.
Jacques de la Rosière dit quoi dans cette intervention chez nos amis d’Ecorama ?
La même chose que moi mais autrement, à savoir qu’il n’y a pas de repas gratuit, il n’y a pas de crise indolore et que l’on ne paye pas.
Les taux d’intérêt 0 sont le vers dans le fruit de l’économie selon l’ancien DG du FMI et il a raison.
A partir du moment où l’argent ne coûte plus rien,
A partir du moment où l’épargne ne rapporte plus rien et ne sert donc à rien.
A partir du moment où un taux d’intérêt est négatif cela veut dire plusieurs choses.
Les taux d’intérêt mesurent plusieurs choses.
1/ Le taux rémunère le risque du prêt.
2/ Le taux rémunère le fait que je n’utilise pas mon argent tout de suite.
3/ Le taux rémunère le temps, et le fait que demain est moins certain qu’aujourd’hui.
Un taux négatif signifie que l’avenir est plus certain que le présent, que prêter est sans risque, et que mon argent est inutile…
Les taux négatifs sont donc une aberration économique.
Nous sommes donc d’accord sur le constat de base.
Jacques de la Rosière rajoute autre chose, il dit que « ce qui réduit la pauvreté, c’est l’investissement privé, or l’investissement privé et productif ne fait que s’effondrer depuis 15 ans ».
Là aussi il a raison.
Alors peut-on augmenter les taux d’intérêt ?
Non, mais en fait oui… tout dépend comment l’on s’y prend !
Je pense que les taux d’intérêt dits directeurs c’est-à-dire uniques pour toute l’économie sont une crétinerie du 19ème siècle !
Evidemment lorsque nous n’avions pas d’ordinateur cela eut été plus difficile mais aujourd’hui entre les code NAF, APE, les nomenclatures et toutes les choses compliquées que nous avons mises en place pour suivre les choses et faire des statistiques, on est parfaitement capable de donner des taux d’intérêt différenciés en fonction de votre secteur ou de la chose financée.
En clair ?
Et bien on ne peut pas monter les taux car si on les monte, on les monte aussi bien pour les GAFA qui croulent sous l’argent que pour les Etats surendettés qui seraient en faillite ou pour la PME de monsieur Michu qui est garagiste à Trifoully les oies…
Taux multiples et différenciés
Rien ne nous empêche d’avoir un taux différent pour les GAFA, l’Etat surendetté et… le garage de Michu !
Rien ne nous empêche d’avoir des taux différenciés en fonction des actifs financés. Un rachat d’action c’est du 10 % l’an, ce qui évitera une bulle sur les actions ! Un achat immobilier ? 4 % histoire d’éviter une hausse éternelle qui empêche les plus jeunes de devenir propriétaire. Un crédit pour une nouvelle usine ? -0.5 % ! Et oui, il faut bien aider l’investissement. Un crédit pour le garage de Monsieur Michu ou la PME de Monsieur Durand ? -1 % il faut sauver les soldats PME dans la crise post-covid.
Nous pourrions faire tout cela, si nous étions imaginatifs et créatifs.
Nous pourrions le faire si nous avions des intentions saines.
Nous pourrions le faire si nous avions également notre souveraineté monétaire.
Les taux négatifs sont une ânerie économique qui masque à peine la gravité de notre situation.
Nous devrions revenir à des taux positifs et différenciés.
Pour la dette des Etats, la seule manière d’éviter la catastrophe c’est de les monétiser, et les taux négatifs sont une manière hypocrite de le faire.
Le problème c’est qu’on l’impose à toute l’économie et que l’on casse tous les mécanismes de fixation des prix.
Nous pourrions faire complètement autrement avec cette proposition de taux différenciés.
Une proposition toujours accueillie par un silence assourdissant.
Restez à l’écoute.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
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