Le livret A ne conserve plus votre pouvoir d’achat. Que faire ?

Le livret A rémunère votre taux d’épargne à 0,5% tandis que le dernier chiffre officiel d’inflation s’établit à en rythme annuel à 1,1%. Votre argent perd donc 0,6% de pouvoir d’achat par an. Beaucoup d’intermédiaires financiers vous proposent de vous orienter vers d’autres supports. Mais il n’est pas du tout garanti que ces propositions soient plus efficaces contre une remontée de l’inflation, tout en ayant un niveau rendement-risque acceptable.

Le livret A était un minuscule paradis fiscal. Les intérêts servis échappent à tout impôt et vous pouvez récupérer votre argent à tout moment. Évidemment, un tel privilège accordé à tous par l’État (puisque le livret est de l’épargne réglementée sur laquelle l’État a la main) est très limité : le plafond du livret A est de 22 950 €.

Mais fini le paradis, même limité, car nous sommes entrés dans une période de « répression financière ». L’État prend des mesures spéciales pour réduire le coût de sa dette. Ses deux principaux instruments sont l’inflation monétaire (planche à billet, émission de crédit sans garantie ni contrepartie) et une manipulation à la baisse des taux d’intérêt.

La répression financière est le vol légal de votre épargne organisé par l’État

L’expression « répression financière » a été inventé en 1973 par deux économistes de Stanford : Edward S. Shaw et Ronald McKinnon pour qualifier les mesures pratiquées en Allemagne nazi sous le ministre des finances Schacht et aux États-Unis durant le New Deal américain sous la présidence de Roosevelt. Il s’agissait pour l’Allemagne d’alléger le fardeau d’une dette de guerre devenue insupportable. Pour les États-Unis, l’idée était de sortir de l’ornière de la Grande dépression avec une relance et en forçant les gens à consommer.

Cette perte de pouvoir d’achat de votre épargne est voulue et délibérée. Rémunérer l’épargne sous le taux de l’inflation – tout comme faire racheter les emprunts d’État qui ne trouvent pas preneurs par la banque centrale – permet aux gouvernements d’emprunter pour pas cher et de continuer à rouler leurs dettes. Si le marché était libre, les taux d’emprunt seraient à des niveaux tels que le fardeau de la dette deviendrait insupportable.

L’écart de taux d’emprunt entre les pays surendettés comme l’Italie, la Grèce (ou même la France) et les pays comme l’Allemagne, est très faible. Les obligations de l’Italie dues dans 30 ans paient des taux de seulement 2 %. Les bund émis par l’Allemagne paient 0,5%.

Votre épargne n’intéresse personne puisque nous vivons dans un système monétaire et financier dans lequel les banques centrales et les banques commerciales créent autant de crédits qu’elles le décrètent.

Une fois que vous avez compris cela, vous en savez plus que votre « conseiller financier », c’est à dire l’agent commercial de votre banque rémunéré sur la vente des produits que sa direction lui demande de placer.

Le rendement sans risque fait place au risque sans rendement

Si vous voulez que votre épargne vous rapporte, vous n’avez pas le choix : vous devez renoncer à l’épargne dite réglementée (livret A, livret LDDS, CEL, PEL) dont le rendement le plus élevé est de 1%

Votre conseiller financier vous proposera alors probablement de l’assurance vie qui profite encore d’une fiscalité moins lourde que les autres produits de placement non réglementés. Et il vous conseillera probablement des fonds en euros au motif que le « capital est garanti ».

Ces fonds en euro sont en réalité adossés à des emprunts d’État qui ne rapportent presque rien. Rappelez-vous : la Banque centrale européenne intervient pour que les États en difficulté de l’Eurozone puissent emprunter aux taux les plus bas possibles. La France qui empruntait il y a peu à taux négatif, emprunte à l’heure actuelle à 0,27%.

Évolution du taux d’emprunt à 10 ans de la France depuis 2000

Depuis 2008, la répression financière a conduit les taux d’emprunt de la France d’environ 5% à presque zéro alors la dette publique de la France a doublé et que l’économie n’a jamais retrouvé son niveau d’avant 2008. Sans répression financière, un tel comportement aurait conduit à une crise de la dette, comme en Grèce, comme en Irlande, comme au Portugal, comme en Espagne, comme en Italie…

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