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Pendant des années, les partisans de l’or ont dû composer avec les critiques, et parfois les moqueries, des défendeurs du statu quo. Désormais, la roue a tourné. L’inflation (dans l’économie réelle) prévue par de nombreux économistes de l’école autrichienne ne s’est pas manifestée après 2008, ils ont eu tort sur ce point. Pour le reste, leurs prévisions se sont réalisées. À savoir que désormais, chaque crise va devenir pire que la précédente, et donc demander des « réponses non conventionnelles » plus hardies. L’endettement va s’empirer, le rendement de la dette diminue. La seule porte de sortie est l’inflation ou la réinitialisation totale du système.
Les moqueries sont désormais cantonnées à quelques irréductibles qui refusent de voir la réalité en face. Désormais, la pièce semble être tombée. Il semblerait donc bien que les gold bugs à moitié cinglées avaient raison. Une admission qui n’est pas faite sans laisser transparaître une petite douleur du côté de l’arrière-train, notamment dans cet article du New York Times (lire le dernier paragraphe pour partager la douleur de son auteur) :
« Les gold bugs, perpétuellement optimistes en ce qui concerne l’or, ont longtemps été considérées comme une frange paranoïaque du monde de la finance, s’accrochant à leur actif doré en tant qu’assurance contre un désastre constamment imminent. Mais récemment, ces gens semblent être sur quelque chose. Cette année, l’or est l’actif le plus performant de la planète. Son cours a dépassé les 2.000 $ pour la première fois. Des investisseurs sérieux aux day traders fraîchement arrivés sur les marchés, tout le monde chante ses louanges.
Une enquête récente conduite auprès de 1.000 personnes indique qu’un Américain sur 6 a acheté de l’or ou d’autres métaux précieux durant les 3 derniers mois. Ils sont environ 25 % à sérieusement envisager de le faire. Sur RobinHood, le nombre d’utilisateurs qui ont des positions sur les 2 plus gros ETF or a triplé depuis janvier. Il semblerait que nous sommes tous des gold bugs aujourd’hui.
Il est tentant d’attribuer la mode de l’or à la recherche de la sécurité durant la pandémie. À une sorte de réflexe à une panique financière qui s’évaporera une fois la crise passée. Mais la ruée vers l’or est également alimentée par le pressentiment que l’argent facile déversé par les banques centrales et les gouvernements pourrait générer de l’inflation, ce qui serait inquiétant.
De par le passé, les investisseurs sérieux ont ignoré l’or du fait qu’il s’agit d’un actif qui ne rapporte habituellement rien. À bien des égards, l’or est comme une matière première que l’on extrait du sol, comme le pétrole et le faire. La plupart des matières premières voient leur prix grimper et baisser au cours de cycles, sans s’apprécier au cours du temps.
En raison de son image de réserve de valeur stable lorsque les autres matières premières peuvent vaciller, le métal jaune fut plus stable que celles-ci, sans être un investissement dynamique. Durant le siècle dernier, le prix de l’or ajusté à l’inflation a augmenté de seulement 1,1 % par an, contre 6,5 % pour les actions. Même le bon du Trésor américain sur 10 ans, considéré comme l’actif le plus sûr du monde, a généré des rendements annuels supérieurs.
L’or a brillé principalement durant des périodes de chance pure. Il a bondi durant la stagflation des années 70. Son prix a été multiplié par 7 durant cette décennie. Il a également bondi après la crise financière de 2008, pour ensuite baisser durant le reste de la décennie.
En 2019, lorsque la Fed a indiqué qu’elle abandonnait ses plans d’augmentation des taux, l’or est reparti à la hausse. Historiquement, l’or a connu ses meilleures périodes lorsque les taux sont inférieurs à l’inflation. Tandis que les rendements des obligations sont devenus négatifs, les investisseurs sont plus à l’aise à l’idée de détenir de l’or, même s’il ne rapporte rien.
C’est ce qui se passe depuis plusieurs mois. Avec des rendements obligataires presque nuls aux États-Unis et négatifs en Europe et au Japon, les investisseurs ont poussé le cours de l’or à la hausse, de 30 % depuis le début de l’année. Fin de l’année 2019, il avait déjà gagné 20 %. Durant ces dernières semaines, la hausse s’est accélérée en raison des attentes grandissantes de voir tout cet argent injecté par les gouvernements dans leur économie réalimenter l’inflation.
De plus, avec les marchés actions qui sont valorisés à des niveaux bien plus élevés que leur moyenne à long terme, l’or apparaît relativement bon marché. Et tandis que les banques centrales impriment à tour de bras de l’argent, le métal précieux est perçu par certains comme une alternative stable par rapport au dollar et aux autres devises majeures. L’or tire désormais avec lui l’argent, son alternative moins glamour. Il récupère après avoir connu des prix historiquement bas.
Pour que l’or continue de grimper, les craintes concernant l’inflation devront se développer. Anticiper l’inflation fut un pari perdant durant les 4 dernières décennies. Mais aujourd’hui, les chances qu’elle se développe sont meilleures. La plupart des nations sont engagées dans des programmes de relance sans précédent. Simultanément, des forces comme la mondialisation, qui a permis de limiter l’inflation, faiblissent. En principe, en cas de signes d’inflation les banques centrales relèvent les taux pour la maîtriser. Mais les patrons de la Fed ont déjà indiqué qu’ils ne « pensent pas à relever les taux », en tout cas pas avant 2022.
Il ne s’agit pas d’un développement sain. Lorsque les taux sont si bas, l’argent est presque gratuit. Cela encourage la spéculation dans des actifs qui n’ont pas de valeur pour la société, si ce n’est la plus-value que l’on peut en tirer. L’or en est le parfait exemple. Le risque plus large étant que cette spéculation purement financière mine l’économie en privant de capitaux des industries capables d’en faire un meilleur usage.
En tant qu’investissement, l’or n’a aucune des vertus que je recherche, comme les innovations et le dynamisme. Il a par contre de nombreux vices que je déteste, notamment cet état d’esprit de rentier qui est typique des secteurs vampires. Mais nous ne traversons pas une période normale. À moins qu’un vaccin émerge rapidement, que les banques centrales arrêtent de créer de l’argent à tour de bras et que les taux réels ne grimpent, il est difficile de ne pas être un gold bug maintenant. »
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