Les courants qui nous mènent droit à la déflation…


Au regard des tendances structurelles, les économies occidentales sont entraînées vers la déflation. La pandémie de la Covid-19 met-elle en avant le phénomène déflationniste ou le renforce-t-elle ?

Atlantico.fr : Quelles sont les tendances structurelles qui entraînent les économies occidentales dans la déflation ?

François-Xavier Oliveau : La tendance structurelle qui entraîne la déflation est la même depuis deux siècles : nous produisons toujours plus et moins cher, et notamment toujours plus que ce la demande peut absorber. Les prix sont donc en permanence soumis à une pression baissière, comme le savent très bien la plupart de ceux qui travaillent en entreprise. Schumpeter et Fourastié l’ont montré : le progrès technique et l’innovation poussent les prix à la baisse. Nous l’oublions, car nous créons chaque année 5 à 8% de monnaie supplémentaire qui recréent de l’inflation. Mais l’inflation est bien, suivant l’expression de Friedman, un phénomène purement monétaire produit par cette création d’argent. Hors création monétaire, les prix baissent.

Le coronavirus met-il simplement en avant le phénomène déflationniste, ou le renforce-t-il ? Et en ce cas quels en sont les facteurs ?

Les tendances déflationnistes s’accélèrent avec la révolution numérique. Les prix des produits et services technologiques s’effondrent, et l’accélération du digital dans tous les domaines ne fait que renforcer la tendance. La crise de la Covid-19 accentue ces pressions déflationnistes pour trois raisons : la baisse de la demande de nombreux produits et services, notamment dans le tourisme, les loisirs, le transport et l’énergie ; l’accélération de la numérisation de l‘économie – distanciel, paiements, automatisation des processus ; enfin la baisse du pouvoir d’achat des plus modestes liée en particulier aux vagues de réductions d’effectifs qui s’annoncent et donc la baisse attendue de la consommation.

Les tendances déflationnistes, déjà très fortes, vont donc se renforcer. L’injection massive de monnaie des banques centrales n’est plus suffisante pour les compenser : les prix sont en baisse sur douze mois en Europe, et ne sont qu’en fragile hausse aux Etats-Unis. La monnaie-dette créée par les politiques des banques centrales va surtout faire monter le prix des actifs, actions ou immobilier, creusant encore les inégalités.

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