Les géants de la tech énervent les politiques mais font saliver Wall Street

Les Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon) devraient à nouveau tirer leur épingle du jeu lors de la publication de leurs résultats trimestriels.

La pandémie de Covid-19 décime des industries et les responsables politiques attaquent les entreprises technologiques sur tous les fronts, mais les Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon) devraient à nouveau tirer leur épingle du jeu lors de la publication de leurs résultats trimestriels jeudi.

“La réalité c’est que les groupes forts deviennent encore plus forts”, résume l’analyste Daniel Ives de Wedbush Securities.

Mercredi, les patrons des réseaux sociaux dominants, Facebook, Twitter et Google (YouTube) ont fait face à des sénateurs américains en colère contre le pouvoir des plateformes et leur influence dans le débat public, à quelques jours des élections aux Etats-Unis.

Les coups ont plu sur les dirigeants californiens, accusés aussi bien de “censure” par la droite que de laxisme par la gauche, en termes de modération des contenus.

Ce sujet déchaîne les passions dans le contexte de tensions politiques actuelles, des mouvements Black Lives Matter (“les vies noires comptent”) aux nombreuses controverses sur la désinformation et les propos régulièrement incendiaires de Donald Trump en ligne.

Mais même l’immense boycott publicitaire contre Facebook et sa gestion des contenus problématiques, suivi cet été par plusieurs centaines d’entreprises, ne sera sans doute qu’une éraflure pour les revenus de la société de Menlo Park, dans la Silicon Valley.

Car les réseaux sociaux ont vu leur nombre d’utilisateurs et leur temps passé en ligne exploser à la faveur des confinements imposés pour juguler la crise sanitaire.

– Les valeurs sûres de la pub –

Facebook et sa famille d’applications (Instagram et les messageries Messenger et WhatsApp) touche 3,14 milliards d’individus tous les mois.

L’entreprise a en outre sorti de nombreux nouveaux produits (Facebook shops, Instagram checkout, Instagram Reels, etc) pour multiplier les occasions de rentabiliser leur audience auprès de leurs clients, les annonceurs et PME.


Bénéfice net trimestriel d’Alpabet (Google), Amazon, Facebook et Apple ( AFP / )

“Dans l’environnement actuel, les marques préfèrent allouer encore plus de leurs dépenses marketing à des canaux numériques qui ont fait leurs preuves, comme Facebook et Google”, notent les experts de Canaccord Genuity.

Au deuxième trimestre, Alphabet, la maison-mère de Google et YouTube, était le seul des quatre colosses à avoir trébuché, avec 7 milliards de dollars de bénéfice net, soit 3 milliards de moins que l’année dernière.

Le leader mondial de la publicité en ligne est en effet plus exposé que Facebook aux gros annonceurs, comme les voyagistes, dont les revenus s’effondrent à cause du coronavirus.

“Nous nous attendons à de meilleurs résultats au troisième trimestre pour Google”, indique Nicole Perrin du cabinet eMarketer, pariant notamment sur “les solides dépenses des annonceurs du commerce en ligne” ou d’autres secteurs comme “les services financiers, l’électronique grand public et les livraisons de nourriture”.

Le marché attend donc la confirmation que Google a retrouvé la forme, mais guette aussi la réaction des dirigeants du groupe aux récentes poursuites lancées contre lui par le ministère de la Justice et 11 Etats américains.

Ils accusent le moteur de recherche d’abus de position dominante.

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