Paris-Varsovie: cachez ce nucléaire que je ne saurais voir !

Peu de choses ont fuité de la rencontre de Macron avec le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki. Seule leur position commune sur la politique vaccinale de l’UE a été évoquée. Parmi les sujets qui devaient être abordés: l’atome civil, EDF lorgnant sur la construction du parc nucléaire polonais. Un tabou en France?

Mateusz Morawiecki, Premier ministre polonais, s’est rendu le 17 mars à Paris pour s’entretenir avec Emmanuel Macron. Une visite qui n’a guère retenu l’attention de la presse française.

Celle-ci s’est bornée à souligner qu’il s’agissait d’une réunion préparatoire au sommet européen des 25 et 26 mars prochain. Seule la position commune des deux hommes à l’égard de la politique vaccinale et de la «solidarité européenne» en la matière a retenu l’attention de nos confrères. L’Élysée s’est également contenté du service minimum, évoquant sans plus de précision des sujets «d’actualité européenne en matière de relance économique, de numérique, de climat et d’énergie» abordés durant ce déjeuner de travail, précise une unique dépêche de l’AFP. Cette sobriété pourrait-elle s’expliquer par des «relations compliquées» qu’entretiennent les deux exécutifs, aux politiques diamétralement opposées?

De son côté, la presse polonaise s’est montrée bien plus prolixe sur cette rencontre au sommet. Elle a souligné que Mateusz Morawiecki et Emmanuel Macron devaient avant tout discuter du développement de la relation économique bilatérale et bien sûr d’énergie. La France, dont l’énergéticien EDF est le leader mondial de la production d’électricité nucléaire, est en effet en lice pour remporter le contrat de la construction du parc polonais de centrales atomiques.

EDF lorgne sur le marché nucléaire polonais

Sur ce dossier, Paris a engagé un bras de fer avec Washington. Les Américains ont en effet signé un accord de coopération énergétique inédit avec Varsovie afin de remporter un contrat estimé à pas moins de 34 milliards d’euros pour faire sortir de terre six réacteurs d’ici 2043. Voilà qui pourrait aussi justifier la discrétion de l’Élysée sur cette rencontre: le nucléaire n’a politiquement pas le vent en poupe en France. Étaler publiquement le soutien de l’Élysée à EDF dans sa conquête du marché du nucléaire civil polonais, alors que l’exécutif français soigner son image écolo depuis les Municipales, ferait désordre. Sur fond d’engagement de réduire la part du nucléaire à 50% à l’horizon 2025, près du tiers des 100 milliards d’euros alloués à la relance économique du pays sont d’ailleurs destinés à la seule «transition écologique».

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