Recul de la mondialisation : déjà connu en 1914 et 1939

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La deuxième moitié du 19e siècle avait connu une phase de mondialisation poussée des échanges. Suivie d’une phase de retrait et de montée des nationalismes économiques ayant contribué au déclenchement des deux guerres mondiales.

Aujourd’hui, le virus rebat les cartes de la mondialisation mais si on regarde dans le passé de nombreuses phases de retrait sont déjà apparues. Les causes de l’arrêt de la mondialisation ont-elles toujours été les mêmes ?

Jean-Marc Siroën : Les phases d’arrêt ou de régression de la mondialisation sont certes nombreuses mais sur une histoire très longue. Les hommes et les marchandises circulent depuis l’antiquité (et même avant !). Les phases de ralentissement viennent alors de l’insécurité des routes terrestres ou maritimes (brigandage, piraterie, guerres,…).

Les historiens qui veulent éviter de remonter aux « économies-monde » décrites par Fernand Braudel, se limitent à deux mondialisations seulement qui s’étalent l’une de la chute du Premier Empire à la première guerre mondiale et l’autre de l’après seconde guerre mondiale jusqu’au début du XXI° siècle si on considère qu’elle est aujourd’hui terminée (ce qui reste à prouver). Ces deux phases de mondialisation, interrompues par la démondialisation de l’entre deux guerre, couvre ainsi deux siècles. Elles ont été caractérisées par des révolutions industrielles autour d’innovations dans les produits et les processus de production avec à chaque fois des formes de spécialisation qui ont stimulé le commerce. Ce furent aussi des périodes de paix relative autour d’une puissance leader sinon hégémonique (l’Angleterre puis les États-Unis) qui ont non seulement favorisé le « libre commerce » , mais aussi sa régulation (traités de libre-échange, GATT/OMC,…). À contrario le ralentissement de la mondialisation vient d’un dérèglement du système : épuisement des secteurs moteurs, instabilité économique, affaiblissement du leader, attraction des idéologies nationalistes, guerres.

Aujourd’hui la mondialisation est par ailleurs remise en doute par des transitions technologiques, écologiques ou encore démographiques qui, dans le processus schumpetérien de « destruction créatrice », suscitent plus d’anxiété que d’enthousiasme. Les États-Unis rechignent à rester leader tout en souhaitant rester hégémonique, les tentations autoritaires, nationalistes et expansionnistes se réveillent. Ce n’est pas la crise de la Covid-19 qui est à l’origine de ce nouveau cycle, mais elle pourrait en accélérer les effets.

Les deux grandes guerres ont-elles été la conséquence du repli des nations sur elles-mêmes ?

C’est vrai pour la seconde mais certainement pas pour la première.

Entre la première mondialisation qui s’achève en 1914 et la seconde qui s’engage en 1945, le commerce a fortement régressé et s’est même effondré dans les années 1930. La « démondialisation », dans cette période, a donc été la conséquence de la première guerre plutôt que sa cause.

La première mondialisation s’était en effet accompagnée, en Europe et dans le nouveau monde, d’une paix inédite (les guerres prussiennes -dont celle de 1870- limitées dans le temps, étant l’exception). Certes la dépression qui commence au milieu des années 1870 a favorisé le retour du protectionnisme (comme en France, les lois Méline de 1892) mais celui-ci est resté d’autant plus modéré que le leader, l’Angleterre, ne participa pas à ce mouvement. Non seulement ce très relatif repli sur soi commercial, n’a pas attisé les conflits mais il s’est même accompagné d’une vive reprise économique et d’une forte expansion du commerce international ! Jusqu’au déclenchement de la guerre, la mondialisation s’est poursuivie et même accélérée. Comme le décrit bien Stefan Zweig dans « Le Monde d’hier », à la veille de la guerre l’Europe bénéficiait d’une prospérité qui s’affichait partout. Chaque citoyen pouvait passer les frontières sans passeport. Les historiens continuent d’ailleurs à chercher des causes tangibles à cette guerre que personne ne voulait mais que la diplomatie des surenchères a finalement provoqué.

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