Relance aux États-Unis vs relance dans l’UE

Après les plans de soutiens sectoriels nationaux, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait proposé en juin 2020 un plan de relance de 750 milliards d’euros, une partie étant redistribués sous forme de subventions dans le cadre du budget européen et une autre sous forme de prêts. Au même moment, Donald Trump annonçait un plan de relance de 900 milliards d’euros aux États-Unis, avant que Joe Biden n’engage des sommes encore plus importantes. Que faut-il en attendre ? Vont-il conduire à un retour de l’inflation ?

De Trump à Biden

C’est peu dire que l’économie américaine, déjà ultra-flexibilisée, a subi un choc d’une rare amplitude avec la pandémie (ci-dessous le taux de chômage) :

[ Source : BLS ]

Face à cette situation qui menaçait – et menace toujours ! – de muer en crise sociale majeure, Républicains et Démocrates avaient négocié comme des marchands de tapis un plan d’aide de 900 milliards de dollars, qui accorde des aides aux ménages et aux petites entreprises affectés par la pandémie.

Puis est venu Joe Biden, qui a décidé d’ouvrir grandes les vannes de la politique budgétaire avec un plan de relance de 1 900 milliards de dollars :

[ Source : https://www.post-gazette.com ]

Et au vu de la situation économique inquiétante, Joe Biden proposa également un plan massif d’investissement dans les infrastructures de quelque 2 000 milliards de dollars :

[ Source : Sciences et Avenir ]

Le plan de relance européen

En juillet 2020, les 27 États membres de l’UE ont décidé de s’endetter en commun pour financer un plan d’aide européen de 750 milliards d’euros baptisé Next Generation EU. Plus précisément, cette somme serait empruntée par la Commission au nom de l’Union européenne et serait ensuite redistribuée vers les États membres, soit sous forme de subventions (390 milliards d’euros) soit de prêts (360 milliards d’euros) :

[ Source : Les Échos ]

Hélas, comme toujours au sein de l’UE, le diable se cache dans les détails ! Ainsi, de par sa conception, ce plan de relance reste très loin d’un véritable financement européen mutualisé des déficits publics nationaux, qui reste qu’on le veuille ou non la ligne rouge pour l’Allemagne. D’ailleurs, à la fin du mois de mars 2021, les juges de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe ont suspendu la ratification par l’Allemagne du plan de relance européen, au motif qu’ils souhaitaient d’abord examiner un recours en référé déposé contre le mécanisme de dette commune prévu par le Fonds de relance…

Et quand bien même l’Allemagne donnerait son aval, chaque État membre doit encore transmettre son programme de relance national à la Commission européenne avant le 30 avril 2021, pour validation par le Conseil de l’UE à la majorité qualifiée. C’est d’ailleurs ce que viennent de faire, avec tambours et trompettes, Bruno Le Maire et son homologue allemand. Mais le processus ne s’arrête pas là, puisqu’il faudra encore attendre l’autorisation des parlements nationaux avant que la Commission européenne puisse, enfin, emprunter les fonds sur le marché et effectuer les premiers versements aux États vers le mois de septembre 2021… et le reliquat entre 2022 et 2023 ! Cela fait immanquablement penser aux carabiniers d’Offenbach…

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