Retraites : les pouvoirs publics vont-ils finir par dire la vérité aux Français ?

La pension moyenne des nouveaux retraités s’élevait à 1.401 euros bruts par mois.

La réforme des retraites ressemble décidément à l’Arlésienne, ce personnage d’un opéra de Bizet dont les acteurs parlent abondamment sans que jamais elle fasse son entrée en scène. Même une légère augmentation de l’âge réglementaire ouvrant droit au « taux plein », modeste ajustement paramétrique que des esprits peu avertis baptisent ingénument « réforme », est encore une mesure trop rude aux yeux de pouvoirs publics tétanisés par la pandémie.

Alors, bien sûr, il n’est pas question d’appeler un chat, « un chat », et de jouer cartes sur tables. Théâtre d’ombres, faux-semblants, voilà tout ce à quoi ont droit les Français, gouvernés par des personnes qui, soit ne veulent pas dire la vérité à leurs concitoyens, soit ne la connaissent pas eux-mêmes.

L’origine des retraites dites « par répartition »

Avant la guerre de 1939-1945, la France avait mis en place un système de retraites par capitalisation : les travailleurs cotisaient, et cet argent était placé, de manière à servir, bien des années plus tard, des pensions aux retraités. Les pouvoirs publics cédèrent à la tentation de choisir comme placement principalement des emprunts publics, dont une fraction seulement était réellement investie, la plus grosse partie servant à « boucher les trous » du budget de l’Etat.

La guerre, puis la débâcle des troupes alliées, n’arrangèrent évidemment pas les finances publiques : en 1941 les cotisations furent officiellement destinées à payer les pensions en cours, selon la formule dite « pay as you go ». La « répartition », au sens actuel de ce terme, naquit ainsi, à une époque oh combien difficile. Ensuite, nos gouvernants et législateurs se gardèrent bien de revenir à la constitution de réserves conséquentes : la retraite publique par capitalisation avait vécu ce que vivent les roses, de courts instants !

Le fonctionnement réel des retraites par répartition

Seul l’investissement prépare l’avenir. Les retraites dites par répartition ne dérogent évidemment pas à cette règle, qui n’est pas un artefact juridique, mais la nature même des choses. Concrètement, c’est la mise au monde des bébés, suivie de leur éducation et de leur entretien jusqu’à l’âge adulte, qui procure des cotisants, et donc des pensions. Logiquement, cet investissement dans la jeunesse, puisqu’il prépare factuellement la prise en charge des futurs retraités, devrait juridiquement être reconnu comme origine des droits à pension : de tels droits seraient logiquement attribués aux personnes qui mettent au monde des enfants, qui les entretiennent et les éduquent, ainsi qu’à celles qui versent de l’argent pour la formation, de la maternelle à l’enseignement supérieur, et pour partager avec les parents la charge de l’entretien des enfants.

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