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Première médecine : la baisse des taux. C’est plus curatif contre les effets secondaires du virus que préventif, pas palliatif bien sûr ! La Fed a commencé à baisser ses taux de 0,5% le 3 mars, et ce n’est pas fini. On place de l’argent aux États-Unis à 1,25% au jour le jour et à 0,83% à 10 ans ! Les taux à court terme vont bientôt aller à 0,25% ! On peut toujours dire que Donald Trump est derrière la décision, en plus des marchés financiers, mais c’est fait et surtout ne peut pas s’arrêter. « L’inversion de la courbe des taux » : -0,42% = 0,83 – 1,25, annonce une série de baisses. A 0% les taux courts ? Au-dessous de 0% ? Tout est possible. En effet, il y a quelques jours encore, le Conseiller économique du Président (Larry Kudlow) notait que le virus avait été « très bien contenu aux US ». Il ajoutait qu’avec la baisse des cours, c’était le bon moment pour revenir en bourse et surtout qu’il ne s’attendait pas à « un mouvement de panique » de la Fed ! Maintenant, personne ne veut plus être en retard aux États-Unis : le virus, les marchés et Donald Trump sont là !
La Banque centrale européenne sera bien obligée de suivre. Déjà, le 2 mars, soit un jour avant la baisse surprise des taux de la Fed, Christine Lagarde, Présidente de la BCE, annonçait : « Le contexte très évolutif de l’épidémie de coronavirus crée des risques pour les perspectives économiques et pour le fonctionnement des marchés financiers… Nous nous tenons prêts, le cas échéant, à prendre des mesures appropriées et ciblées, qui soient proportionnées aux risques sous-jacents. » A l’époque, elle ne pouvait en dire plus, dans une BCE bien moins réactive que la Fed. Il lui faudra convaincre en effet Jess Weidman, le Président de la BUBA qui déclarait, en substance, dans une récente interview : l’épidémie a des effets sur l’offre, qu’elle fait baisser, et sur la demande, qui baisse aussi, sous l’effet de l’inquiétude. C’est un V : une forte baisse, puis rapidement un rebond. Donc ce n’est pas un problème pour une politique monétaire, qui agit en fonction du moyen terme, mais pour une politique budgétaire ciblée.
Plus dur à faire mouvoir sera Klaas Knot, Président de la Banque centrale néerlandaise, un des plus faucons de la BCE. « Il est trop tôt pour mesurer avec précision les effets de cette pandémie, même si l’effet sur l’économie mondiale sera plus sévère ». Surtout, ajoutait-t-il : « le SRAS (l’épidémie de Syndrome Respiratoire Aigu Sévère, partie de Chine fin 2002) avait partout affecté l’économie. Mais, depuis l’émergence du SRAS, la Chine est passée de la sixième économie du monde à la deuxième » ! Plus prudent, François Villeroy de Galhau de la Banque de France déclarait sur BFM : « il n’y a pas d’effet généralisé sur la demande des consommateurs ».
Au vu de la violence des contractions de la demande et de l’offre, on pense, au minimum, que la BCE prépare des conditions de refinancement spéciales pour les PME, utiles certes, mais pas faciles à délimiter ! Et il n’y aura pas que des PME touchées : que deviendront les entreprises d’aviation, de tourisme, les chaînes hôtelières ? Ces baisses de taux vont aider à amortir le choc, mais elles devront être annoncées comme très durables et surtout avec des refinancements massifs pour avoir un effet sensible. L’opposition à Christine Lagarde va monter à la BCE, pas contre Jay Powell à la Fed. Mais ici, il faudra agir.
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