Turquie: la devise plonge et la bourse dans la tourmente

La livre turque a plongé et les cotations ont été interrompues à la bourse d’Istanbul lundi après le limogeage surprise par le président turc Recep Tayyip Erdogan du gouverneur respecté de la Banque centrale.

La livre turque a plongé et les cotations ont été interrompues à la bourse d’Istanbul lundi, après le limogeage surprise par le président turc Recep Tayyip Erdogan du gouverneur respecté de la Banque centrale.

La livre turque a dégringolé de plus de 17% face au dollar tôt lundi sur les marchés des changes, s’échangeant en début de matinée en Asie jusqu’à 8,47 TRY pour un billet vert contre 7,22 TRY en fin de semaine dernière. Elle s’est reprise quelque peu par la suite, remontant à 7,97 TRY vers 08H30 GMT.

La Bourse d’Istanbul a été aussi prise dans la tourmente. Les cotations ont été suspendues à deux reprises dans la matinée après une chute de plus de 6% du principal indice, en application d’un mécanisme qui prévoit une interruption en cas de fortes fluctuations.

Les marchés subissent ainsi de plein fouet l’impact du limogeage par M. Erdogan du gouverneur de la banque centrale Naci Agbal, un ancien ministre des Finances respecté, quatre mois après sa nomination.

M. Agbal avait été destitué tard vendredi dans un décret présidentiel qui n’avançait pas de motif officiel, mais intervenait deux jours après un fort relèvement de 200 points de base du principal taux directeur par la banque centrale, une mesure de lutte contre l’inflation saluée par les marchés. Il n’était en poste que depuis cinq mois.

– « Aucune règle  » –

Tentant de rassurer les investisseurs, le ministre turc des Finances Lütfi Elvan, a affirmé lundi que son pays maintiendra un régime de changes libres en dépit d’un plongeon spectaculaire de la livre turque. ( AFP / Adem ALTAN )

Le limogeage de M. Agbal et la chute de la livre alors que l’économie pâtit déjà de l’impact de l’épidémie de coronavirus, ont laissé de nombreux Turcs désabusés.

« La Turquie donne l’impression d’être un pays qui ne suit aucune règle. Il n’y plus de droit, plus de démocratie et tout cela a un impact », s’exaspère Adem Demirtas, un conseiller financier rencontré dans une rue commerçante du centre d’Istanbul.

« Soutenir le gouvernement ne veut pas dire fermer les yeux sur ses erreurs. Si des erreurs sont commises il faut qu’elles soient réparées », renchérit Sukru Kocak, un autre habitant de la ville.

Ahmet, un chômeur de 60 ans, note avec amertume que « les prix ne cessent d’augmenter ». « Je ne sais pas ce qui va nous arriver », lâche-t-il.

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