Comparaison de la croissance moyenne sur cinq ans de la consommation d’énergie aux États-Unis sur la base des données de l’EIE avec le montant moyen de la dette supplémentaire sur cinq ans nécessaire pour ajouter 1 dollar au PIB.
Sur la base de la figure ci dessus , la croissance annuelle moyenne de la consommation d’énergie aux États-Unis (ligne rouge) a généralement diminué entre 1951 et 2020.
La quantité de dette qui a du être ajoutée pour créer un dollar supplémentaire de PIB (ligne bleue) a généralement augmenté. Elle a accéléré au debut des années 80 pour s’emballer en fin de période.
Cela se comprend aisément: si les entreprises ou les gouvernements peuvent trouver un moyen d’accorder des crédits importants à des emprunteurs qui ne sont pas très solvables, il devient facile de vendre des voitures, des motos ou des maisons à des acheteurs qui autrement pourraient ne jamais rembourser cette dette.
Si l’économie se heurte à des turbulences, ces acheteurs marginaux risquent de faire défaut, provoquant un effondrement d’une bulle de la dette. La bulle de la dette est en quelque sorte le prix à payer pour produire la petite bulle qui se produit dans le GDP.
Le dette étant détenue par les créanciers qui sont le symétrique des débiteurs, plus on crée de dette plus on crée de Capital; ce qui peut se formuler de la façon suivante: le coût pour produire un dollar de GDP en création de Capital fictif- créance- s’envole au cours de la période.
Pour maintenir une petite croissance, le système est obligé d’augmenter sans cesse les inégalités, et de renforcer la contrainte de production d’un surproduit c’est dire de profit.
Résumons:
-la croissance spontanée du système ralentit sans arrêt
-pour maintenir et doper cette croissance il faut créer de plus en plus de dette car le rendement en terme de croissance obtenue est de plus en plus faible
-le symétrique de la dette étant le capital fictif qui se trouve dans le système cela signifie que le maintien d’une petite croissance produit de plus en plus d’inégalités et de nécessité de réaliser un profit; il faut en effet servir les intérêts et rembourser les dettes
-la contrainte accrue de servir les dettes oblige à générer un surproduit croissant et donc à peser sans cesse sur la rémuneration des salariés ce qui est déflationniste et crée une tendance longue à la surproduction, que l’on appelle « deficit de la demande ».
-la contrainte de profit alourdit le poids du boulet qui est aux pieds des économies donc elles ont encore plus tendance à ralentir donc à avoir besoin de nouvelles dettes.
Les moteurs de nos systèmes économiques consomment de moins en moins d’énergie comme carburant mais ils consomment de plus en plus de dettes !
Des gestionnaires sérieux et leurs conseillers économistes auraient normalement du créer un ratio extrêmement important: le ratio du coût en terme de dette pour obtenir un point de croissance.
Et ils auraient suivi ce ratio de très près considérant d’abord qu’il était central pour la politique monétaire, ensuite central pour la stabilité du système et enfin central sous l’aspect de la création d’inégalités sociales.