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Dans l’immédiat, l’inflation inquiète plus Wall Street que les Bourses européennes car la croissance est très faible, en Europe. Certains économistes américains considèrent cependant que ces politiques monétaires sont incroyablement accommodantes, porteuses d’inflation à terme et que la Fed est devenue, en fait, le « bureau social des marchés financiers ». Dans l’immédiat, les principaux facteurs d’inflation sont : la vélocité de la monnaie, la hausse des salaires, l’augmentation du prix des matières premières et une augmentation de 9 % des prix de vente chinois.
La France continue de vivre dans l’illusion que les dettes peuvent croître de façon illimitée ; toutes les grandes crises économiques ont pourtant été précédées de liquidités en abondance et d’un hyper-endettement. L’exercice 2021 sera encore pire que 2020, avec un déficit de 9,4 % du PIB, contre 9,2 % en 2020. Le déficit du budget devrait être de 220 milliards, en 2021, contre 178 milliards, en 2020. En fait, le gouvernement a triché en reportant des dépenses de 2020 sur 2021. Bruno Le Maire est l’archétype de l’optimiste imperturbable, avec un langage très sérieux de normalien qui nous conduit tout droit vers le précipice : endettons-nous sans limites car demain, bien évidemment, tout ira beaucoup mieux !
Christine Lagarde est aussi la femme idéale pour parler benoîtement aux foules : l’inflation sera non seulement faible, mais passagère. La BCE va continuer le programme PEPP de 1.850 milliards d’euros jusqu’en mars 2022, plus les 20 milliards d’actifs rachetés tous les mois. La BCE a acheté des actifs français en 2020 qui couvraient 88 % de nos besoins de financement de 212 milliards d’euros, selon l’INSEE. La BCE détient aujourd’hui 650 milliards d’euros de titres français, soit le quart de notre dette publique. Depuis mars 2020, la BCE a racheté 1.115 milliards d’euros de dettes des États et d’entreprises ; il reste donc 735 milliards dans l’enveloppe prévue du PEPP. En un an, le bilan de la BCE a augmenté de 50 % pour atteindre, aujourd’hui, le chiffre astronomique de 7.680 milliards d’euros. Tous les mois, la BCE continue de racheter 100 milliards d’euros d’obligations. Les réunions au Conseil des gouverneurs de la BCE vont commencer à changer de ton entre les colombes et les faucons, à partir de septembre 2021.
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